Patrimoine / archéologie

Géologie-préhistoire

Géologie et préhistoire du territoire de Pennautier.

L’éocène

Le village de Pennautier et une grande partie de son territoire est assis sur une couche géologique appelé éocène datant de 56 à 34 millions d’années avant le présent. Les couches Lutétiennes

Ce sont des couches lutétiennes orienté Est, Nord-Est / Ouest, Sud-Ouest, débutant au niveau de la route de Villemoustaussou, laisse au nord le château de la Canarde, passe par le Colombier et le vieux village, on peut la voir dans le lit de la rivière, suit le Paradis et le chemin des romains, là elle se montre dans plusieurs propriétés, couvre Papecar et dévale dans l’effondrement de Cantegril, enfin se perd aux Albarels où elle bute sur les calcaires de Ventenac-Cabardès. Les fossiles

Nous retrouvons aux débuts des années 1900 plusieurs exploitants de carrières, ayant trouvé des blocs de grès contenant des fossiles de mammifères.

Mr Pujol en 1914, une mandibule de lophiodon (ancêtre de la famille du tapir), venant de la carrière qu’il exploitait à l’Ouest du village sur le chemin qui relie le village à la métairie des Albarels, en haut de la côte qui domine le ruisseau de Moure.

Mr Boniface en 1918, un crâne et une carapace de tortue fossile, une mâchoire de lophiodon et plusieurs vertèbres d’animaux indéterminés, venant de sa carrière chemin de l’Horte.

Mr Antoine Fages, Pennautiérois de renom, membre de la très célèbre société d’études scientifiques de l’Aude, un gisement d’ossements de lophiodons, chemin de Cantegril au lieu-dit «le couvent».

Son fils, Mr Pierre Fages, ingénieur agricole, découvrit en 1954, plusieurs gisements de fossiles sur une coupe allant du moulin, route de Villemoustaussou passe par le chemin de la Canarde, suit le chemin d’Aragon et affleure le chemin de Cantegril.

Durant cette période vivait l’hydracothérium (ancêtre des chevaux de 0,40m), l’acérathérium (ancêtre des rhinocérotidés), les chauve-souris, et certains rongeurs. Le groupes des créodontes quand à eux faisait partie des carnivores. Une ancienne rivière

Entre 23 et 3 millions d’années, une rivière coulait sur l’actuel Fresquel, enfin pas tout à fait, nous avons des alluvions anciennes sur les deux rives du Fresquel au niveau de Pennautier et de Ventenac, mais cette rivière qui coulait bien d’Ouest en Est, arrivée en amont à Alzonne prenait la direction de Bram et remontait en direction de Mas-Saintes-Puelles.

Sur le territoire de la commune ces terrasses d’alluvions sont situés, à «la gravette», à «malasang», à «font-bonne» sur la rive droite du Fresquel, à «les peyrières», à «cahuzac», à «cante-aussel» (Ventenac-cds) sur la rive gauche.

Miocène, début Pléistocène
(23 à 5 millions d’années av. n.è.)

Entre les années 1882 et 1929, les archéologues ont découvert sur ces terrasses d’alluvions anciennes, des dents d’hipparion (un cousin, ancêtre du cheval actuel) et de rhinocéros tichorinus (rhinocéros laineux) à Pennautier (1900), un fémur de proboscidien (cousin, ancêtre de l’éléphant) à Ventenac-Cabardès (1927), des restes d’éléphas primigenius (mammouth laineux) à Bram (1882) enfin à Mas-Stes-Puelles (1921) de nombreux ossements indéterminés. Paléolithique inférieur

Arrivé au paléolithique inférieur homo abilis peuple la majeure partie du sud de la France, entre 500.000 et 300.000 ans avant notre présent.

Acheuléen (paléolithique)

Des instruments acheuléens de cette période furent retrouvés lors de la rectification du chemin de «la gravette» par Mr Antoine Fages en 1920. Paléolithique

Au paléolithique moyen, c’est le moustérien, entre 300.000 et 30.000 arriva sur le territoire homo Neandertalis, sur ce même site de «la gravette» il a été trouvé des silex taillés de l’âge aurignacienne
(-38.000).

Mais sur plusieurs décennies les découvertes se multiplièrent car d’autres stations datant du moustérien furent découvertes, une à «las trillos» (1923), une autre au lieu-dit «la bade» (1928), une autre à «pech-perrier» (1954). Toutes ces stations ont fourni un très grand nombre de silex taillés, pointes de flèches, grattoirs, percuteurs, racloirs, lames en silex, sans compter les éclats et les ratés.

Mais le site de «la gravette» et «de malasang» fut connu sur de nombreux millénaires car au paléolithique supérieur de nombreuses pièces du magdalénien (-17.000) y furent retrouvés.

Néolithique

Le néolithique final (-10.000 a -5.000) ainsi que le chalcolithique (-5.000 à -3.800) se concrétise par d’importantes découvertes archéologiques commencées dès 1914 par Mr Antoine Fages, qui découvrit un dolmen dans le bois de Moure, puis un peu plus tard un tumulus contenant deux tombes et encore un peu plus tard un cromlech, toujours dans le même bois.

Peu ou très mal fouillé plusieurs fois par différents chercheurs, il a fallu attendre les années 1960 pour que Mrs Jean Guilaine et Albert Blanc, en fasse un inventaire complet.

Le dolmen principal contenait un véritable ossuaire malgré sa petite taille, des silex taillés, une hache en pierre polie, divers fragments en bronze, des tessons de poteries campaniforme, des perles en os et minérales, deux plaquettes de calcaire gravé, sans compter les découvertes des chercheurs antérieurs.

Non loin de là, deux autre sites de la même période furent découverts, un au domaine de Liet, certainement un fond de cabane, car très restreint (~ 6m2), le mobilier découvert était bien fini et ne comprenait pas d’ébauches ni d’éclats.

Un autre bien plus étendu se trouvait en fond de vallée, au lieu-dit « les estamougnès » certainement un site de production comme à la gravette, non loin du carrefour des deux routes allant de Pennautier à Aragon et de Villegailhenc à Ventenac-Cdès. Non loin de la source du ruisseau des Albarels. Le dolmen de Moure se trouve à 600m de là.

En 1943, Mr Antoine Fages, à ramassé environ 3 kilos de silex œuvrés récoltés dans la petite vallée qui sépare « papecar » et « rémi » (noyau, matrice, nucléus, percuteur, tesson de poteries campaniforme et lame de silex).

En 1947, il trouva un abri sous roche, contenant des pointes de flèches en silex, une hache en pierre polie, une pendeloque, mais malheureusement n’en signale pas son emplacement exact.

Nous trouvons aussi sur un bulletin de la S.E.S.A. en date de 1918, la découverte d’une hache en pierre polie, près d’Huniac, serait-ce en relation avec les découvertes de Mme Durand sur la station chacolithique d’Huniac, celle-ci se trouve à l’ouest de la métairie sur une base terrasse dominant le Fresquel sur laquelle elle découvrit plus d’une centaine de vestiges campaniforme, ainsi que les récentes découvertes lors des fouilles de sauvetage réalisée par l’I.N.R.A.P. (2013) conduite par Mr Maxime Guillaume sur le lotissement «le clos d‘Huniac» .

Néolithique final

C’est en 1983 qu’une station du néolithique final – chalcolithique, fut découverte et fouillée par Mme Durand sur le site de « font-bonne » situé sur le petit plateau dominant le Fresquel, au niveau des domaines de Lalande et Foncegrive.

Les vestiges lithiques y sont importants, elle a pu y en dénombrer 532 éléments ainsi que 14 outils en pierre polie.

C’est en 1990 que Mr Jean Vaquer, directeur de recherche au C.N.R.S. lors d’une campagne de prospection aérienne en Languedoc occidental-bassin de l’Aude, reconnu une enceinte annulaire datant elle aussi du néolithique final.

Cet habitat se situe près du domaine de Rivoire, elle mesure 110ms de diamètre et comporte une entrée ouverte vers l’Est d’une dizaine de mètres.

Ces habitats du néolithique étaient ceinturés d’un fossé et doublés parfois d’une palissade comprenaient des abris, construits en partie de torchis et de peaux tendus sur ossature bois, des creux à galets chauffés pour la cuisson, des silos, voir des sortes de caves liés à l’extraction de terre servant au torchis.

L’âge du bronze

Nous finirons cette période par une découverte faite par Mr Antoine Fages et A. Belloc en 1923, lors de la fouille des terres dégagées lors du creusement de plusieurs puits dans les parcelles de «la prade» devenues des jardins potagers.

Arrivés à environ 3 mètres de profondeur, ils mirent à jour d’importants vestiges prouvant un habitacle néolithique lacustre.

À cette époque l’homme devenu sédentaire se protège des prédateurs et des autre clans.

Un étranglement se trouvait entre le mamelon en grès lutétien de l’actuel village et la colline de «las plos». La vallée de «la prades» était inondée et formait un étang qui remontait jusqu’à Huniac voir même Ventenac-Cabardès (1mètre de dénivelé seulement entre ces deux villages).

Puis cette ancienne cuvette fut comblée par l’érosion des collines avoisinantes (« les peyrières », rive gauche, et « la Bartheze », rive droite) durant plusieurs siècles.

Les vestiges trouvés en 1923 montrent des terres noires de fonds bitumeux des étangs, des traces de joncs, des piliers de bois, ainsi que du matériel néolithique, des silex taillés, des perles d’ambre rouge et de calcédoine, une belle lame en silex blanc, des briques en terre crue séchée au soleil et quelques cailloux roulés.

Le Village, les origines


Ne serions nous pas devant les vestiges d’un habitat lacustre où les Pennautierois du néolithique se seraient installés pour créer ainsi le premier village…….