Patrimoine / archéologie

Nécropole al rec de la clauso

Sépulture haut moyen-age à la Clauze.

Extrait du bulletin de la société d’études scientifique de l’Aude, année 1972, tome 72, pg 187, rèf. A.D.A. 17PER73.

UNE NECROPOLE DU HAUT MOYEN-AGE A PENNAUTIER.

Louis DEIMANN

Fouilles 1968-1969.
En préliminaire, je crois qu’il est utile de revoir les découvertes signalées autrefois par nos collègues, et c’est dans cet esprit que nous avons entrepris le sauvetage des quelques tombes rescapées de ce qui a dû être une assez vaste nécropole, signalée anciennement par Antoi­ne Fages dans un communiqué assez laconique.

Situation : Carcassone 5/6, 1/25 000′, coord. Lambert.598,1 — 104,5, territoire de la commune de Pennautier.

Description de la fouille :

Tombe 1 : A cheval sur le talus et sur le chemin communal, orientée E-W., profondeur : 0,40 m, largeur à la tête : 0,45 m, aux pieds : 0,42 m, longueur : 1,97 m.Coffre en pierres du pays posées de chant ; il manque la dalle de chevet, l’inhumation a dû être faite en pleine terre car il n’y a pas de dalle de couverture, une dallette de petite dimension protégeait le crâne.
Le squelette est en mauvais état de conservation, le crâne est écrasé, seuls les os longs sont à peu près intacts. Longueur du squelette 1,85 m, probablement masculin.
Position sur le dos, les bras repliés sur le ventre.
Mobilier : 2 clous (1,2 fig. 2) entre les pieds, une attache en fer (n° 3) et deux petits clous (n° 4 et 5 fig. 2) à la tête.

Tombe 2 : Dans le talus, orientée E-W., profondeur : 0,60 m, largeur à la tête : 0,48 m, aux pieds : 0,40 m, longueur : 1,90 m.
Coffre en pierres brutes de chant, manquent deux dalles latérales et la dalle de couverture, une dallette de 40 x 40 en protégeait le crâ­ne, absence de dallage au fond.
Squelette mal conservé, le crâne a pu être récupéré sauf la face, manquent les membres inférieurs, même position que le précédent.
Mobilier : un petit vase en poterie grise (9, fig. 2), posé sur une pierre, le col fermé par une petite pierre plate, au-dessus de l’épaule droite et à côté du crâne.
Longueur du squelette : 1,70 m, masculin, âge : 50 à 60 ans (sutu­res du crâne entièrement soudées). Une petite stèle triangulaire à la tête (isocèle de 10 de base et 15 cm de haut) (2).

Tombe 3 : Complètement ruinée, il reste une pierre latérale du coffre. Seul le crâne a pu être récupéré ainsi que la mâchoire inférieure, il semble appartenir à un sujet jeune.

Tombe 4 : Les structures latérales subsistent mais un sondage a per­mis de constater l’état lamentable du squelette. La fouille a été pro­visoirement intérrompue.

Tombe 5 : Située en plein chemin communal. Orientée E-W. Même disposition que dans les tombes 1 et 2 avec dallette protégeant le crâne. Profondeur : 0,35 m, largeur à la tête : 0,37 m, aux pieds : 0,30 m, longueur : 1,70 m.
Squelette mal conservé, longueur : 1,60 m, probablement féminin. Les bras sont repliés sur k sternum (fig. 1). Mobilier : un clou entre les pieds (n° 6, fig. 2), débris de poteries noires (7, fig. 2) ou claires (8, fig.2) éparpillées dans la tombe.

Observations générales :
L’absence ou la pauvreté du mobilier nous incite à attribuer ces sépultures aux populations déjà en partie christianisées de la fin de la période romaine ou du début du haut Moyen âge, ceci étant confir­mé par l’orientation régulière des tombes.
Même indication donnée par l’étroitesse et la forme très légèrement trapézoïdale du coffre qui apparait chez nous assez tard. L’absence de couverture et la pierre protégeant le crâne ne sont pas exception­nels, souvent conditionnés par la rareté du matériau.
Entre le chemin communal et la route nationale se trouvait une vaste nécropole détruite lors d’un défonçage fait en 1931. Les squelet­tes trouvés lors de ce travail ont été jetés dans un puits des environs dont l’emplacement est oublié. On voit encore sur ce terrain un grand nombre de débris d’amphores et de tegulae, mais pas de céramiques fines ou de sigillées.
Les restes anthropologiques ont été récupérés et feront l’objet d’une étude ultérieure. Il en sera de même pour l’abondant outillage litliique, qui semble devoir être rattaché au Paléolithique moyen (Moustérien), en particulier une pointe de type levalloisien (3), et qui provient du même tènement.

(2) Vu ses dimensions on peut penser à une stèle symbolique ou à un objet à usage prophylactique. Nous en connaissons un autre

(3) Ce sauvetage a été mené à bien avec l’aide d’un petit groupe de jeunes dont : Bonneric J.-L., Cartier Patrice, Mirabel Alain.