Chronologie – XIII° Siècle

En ce qui concerne les preuves sur l’histoire de cette période, les textes relatif à l’histoire de Barthélémi de podio seront en fin de page et non à la date. Les textes en latin transcrit par notre logiciel de reconnaissance de texte ayant fait de nombreuses fautes nous ferons au mieux pour les corriger !

XIII° Siècle

L’histoire du XIII° siècle commence dès les premières années par l’apparition d’un acte daté du mois de mars 1201, où il est fait mention de la donation de tous les domaines de Raymond-Roger Trencavel comte de Béziers et de Carcassonne à son cousin-germain Raymond-Roger comte de Foix.

Cet acte porte les noms de nombreux seigneurs faisant serment de fidélité au comte de Foix et parmi eux ce trouve les noms de trois chevaliers, seigneurs et coseigneurs de Pennautier.

Ces trois seigneurs sont, Galardus (Galard), Pétrum (Pierre, fils ou puiné ) et Pétrus (Pierre, père ou ainé) de Podio-Nautérii.

Cet acte mentionne Pétrus de Podio (Pierre de Pennautier, ainé ou père) comme témoin signataire de cet acte.

Preuve sur l’histoire
1201: Mahul, T.VI-2, Pg 420. / H.G.L., T.VIII, Pg 473, 474, 475. / preuves sur l’Histoire N° XXXV, Pg 554, 555. / Doat, vol 169, f°92 et 93.

Donation de tous ses domaines par Raymond – Roger vicomte de Béziers, a Raymond – Roger comte de Foix. ( ANN. 1201 )

Anno a nativitate Christi MCCI. regnante Philippo rege, mense Martio. Notum sit, quod ego Ray-mundus Rotgerii vicecomes Biterris , bona fide et absque inganno, etc. dono et concedo tibi Raymundo-Rotgerii comiti Fuxi, consanguineo meo, scilicet cunctam meam terram, et honorem et dominationem , quam ego habeo et teneo , sive habere et tenere debeo, juste vel injuste, seu qualibet voce, in omnibus locis ubi sit; tali modo dono tibi omnem terram meam, quatinus post obitum meum tu praedictus Raymundus-Rotgerii Fuxi comcs, sive ordiniumtuum, habeatis eam et teneatis ad faciendam omnem voluntatem vestram, in omni tempore, nisi filius vel filia de me remanserit de uxore mea natus , vel nata. Totum hoc donum, sicut supra scriptum est, facio Ubi et tuis bona fide et sine fraude, de omni mea terra ubi sit, et hoc juro libi super haec sancta quatuor evangelia, et de omni, dono tibi et fidejussores et mandatores, Aymericum de Roccafort, Oliverum de Saixaco , Esquiu de Menerba, Bertranduot d’Aniort, Arnaudum Raymundum vicarium Carcassensis, Galardum de Podio-Nauterio, Petrum de Podio-Nauterio, Guillelmum Vassal,Raymundum de Terme, Bosum abb. de Electo, Guillelmum Assaliti vicarium Redensis, Amblardum Vassal, Amblardum Pilapuli, Guillelmum de S. Felice, Guillelmum de S. Paulo, Bernardum deSensenon, Bernardum de Boisadon, Ugon, Saiset, Guillelmum Froterii, Vedianum Yxart, Guillelmum de Tolosa , Ray­mundum de Montagut, Bernardum de Mala-Felgaria , Arnaudum de Montagut , Bernardum Raymundi,  Ermengardum de Lausat, Ademarum de Candelli, Malfredum de Montelli, Guil­lelmum de Laval, Guillelmum Petri de Berenx , Guillelmum Oalrici, Guillelmum Petri episcopum Albiensem, Rerengarium Grimaudi, Bernardum Grimaudi, Bernardum Senorelli. Omnes aisti ti mandaverunt et juraverunt facere et tenere totum hoc, sicut supra scriptum est, tactis sa­crosanctis quatuor evangeliis; hujus reisunt testes Galardus de Fanojovis, etc. Bernardus de Gaiano istam cartam scripsit in Sabbato. Anno a nativitate Christi mcci.regnante Phi­lippo rege, mense Martii. Notum sit, etc. quod ego Raymundus Rogerii Fuxi comes , bona et spontanea voluntate, postposito omni malo inge­nio , recipio te Raymundum Rogerii vicecomitem Biterris, consanguineum meum, videlicet in fide et mei, et sub mea protectione et tutela ; tali modo , ut in omni tempore dum vixero sim tibi et tuis bonus ac fidelis adjutor et defensor, scilicet contra comitem Tolosae, et contra cunctos alios homines qui tibi vel tuis malum facient; exceptis meis propriis hominibus, dc quibus convenio tibi, quod si male se habuerint apud te , et voluerint de te accipere justitiam, hoc cognito, de illis ero tibi adjulor et defensor, omni occasione remota. Itemque ego praefatus Kaj mundus Rogerii Fuxi co­mes, laudo ctcomenio bona fideatque sine frau­de, tibi prxdirto consanguineo ineo Raymundo Rotgerii vicccomiti Bitori, quatinus totum hoc sicut suprascriptum est teneam, et faciam libi et tuis, et nunc in perpetuum; et hoc juro tibi manu tactis sacrosanctis quatuor evangeliis. et ex omni hoc, dono tibi fidejussores et mandatores: Rotgerius de Comenge , et R. Guilaberti, et Guillielmus Jordani , et Petrus Rotgerius dc Mi- rapisce , Ato Arnaudi de Castello – Verduni , Bertrandus de Aniort, Isamus de Prolan, Poncius Ademari de Rodela; omnes isti mandaverunt et juraverunt facere et tenere tolum hoc sicut suprascriptum est, tactis sacrosanctis quatuor evangeliis. Item similiter ego Raymundus Rot­gerii vicecomes Biterris convenio et concedo tibi praedicto Raymundo Rotgerii Fuxi comiti con­sanguineo meo, et tuis, talem eandemque con­venientiam , qualem tu facis mihi in haccarta, et cunctas ipsas istas conventiones quales tu mihi facis, similiter ego faciam , et tenebo tibi et tuis erga omnes homines omni tempore dum vixero, et hoc juro tibi manu tactis sacrosanctis quatuor evangeliis , et dono tibi fide jussores et mandatores per me Aimericum de Rocafort, Oliverium de Saixacho, Arnaudum Raymundi vicarium Carcassensem , Raymundum de Terme, n’Esquiu de Menerba, etc. Omnes isti mandave­runt et juraverunt facere et tenere lotum hoc, sicut supra scriptum est, praedicto comiti Fuxi, tactis sacrosanctis quatuor evangeliis. Hujus rei sunt testes Bernardus de Durfort, Rogerius Petri, Galardus de Fanjaus, Raimundus Ferran, Petrus de Podionauterii, Petrus Mir. Bernardus de Gaiano qui precepto omnium supradictorum scripsit in Sabbato.

1208, est le commencement de la croisade contre les Albigeois.

Ce sont les armées formées de plusieurs grands barons venu du nord de la France, alléchés par les privilèges accordés par le roi, sous la conduite du Prélat Arnaud Amaury, de l’ordre de Cîteaux, qui formaient la croisade.
(Les privilèges accordées aux croisés de retour après seulement quarante jours aux services de la croisade).

Trois grand féodaux dominent à cette époque le Languedoc. Raymond VI de Toulouse, Pierre II d’Aragon et enfin Raymond-Roger Trencavel, Vicomte d’Albi, Béziers et Carcassonne.

Ces trois grands seigneurs ne s’entendirent, malheureusement pas, pour mettre en œuvre une défense commune, pire, Raymond de Toulouse, fait amende honorable et rejoint la croisade le 18 juin 1209, Pierre d’Aragon, quand à lui, roi espagnol puissant dont le catharisme n’est pas encore tellement implanté dans ses domaines, se détourne de ce conflit.

C’est vers les possessions de Trencavel que les croisés centrèrent leurs attaques, ils assiégèrent Béziers qui tomba le 22 juillet 1209, puis vint le tour de Carcassonne et des villages environnant comme Pennautier, à partir du 15 du mois d’août 1209. (la consultation de textes relatifs à la période qui suit à tendance à démontrer que les seigneurs de Pennautier se sont assez facilement rangé du coté des croisés).

Afin de ne pas faire la même erreur que par le passé, le prélat Amaury, confia les vicomtés de Trencavel à un seigneur de la croisade. Raymond VI de Toulouse, se proposa, mais son repentir était trop récent, plusieurs des grands barons ayant refusé la tâche et après une longue concertation ce fut Simon IV de Montfort qui fut nommé et qui accepta la mission. (c’était pour lui une bonne façon d’étendre ses possessions).

La croisade repris de plus belle, vint la prise de Fanjeaux, de Saverdun, d’Albi et nombres de petits fiefs rendent hommages et fidélités à Simon de Montfort, les fiefs faisant une trop grande résistance à la croisade furent massacré comme Bram en juin 1210.

En 1210, les seigneurs du Narbonnais vinrent renforcé la croisade qui assiège Minerves. Le 22 juillet la ville capitule, suivi de Montréal et de Ventalou qui impressionné par tant de verve se rendent volontairement comme tant d’autre petits fiefs devant un tel déploiement de forces.

Après la capitulation de ces villes, la croisade s’essouffle, car certains barons ayant fini leur temps au service de la croisade repartirent sur leurs terres, mais Simon de Montfort appris que des renforts de Bretagne devaient arrivés.

C’est là, qu’à la fin de l’été 1210, Simon de Montfort décida de ce rendre à Pennautier accompagné de l’abbé de Cîteaux , Arnauld Amaury et de préparer le siège de la ville de Thermes.

Il fit venir aussi sa femme, Alix de Montmorency et le chevalier Verlis Dencontre à qui il ordonna la garde de la vicomté de Carcassonne sous les ordres de cette dame.(Arnauld Amory, chef de l’abbaye de Cîteaux).

Preuve sur l’histoire
1210: Mahul, T.VI-2, Pg 420, 421. / H.G.L., T.V, Livre XXI, Pg 153, preuve LXXXIX. LXXXIX.

Suite des expéditions de Simon. Arrivée de nouveaux croisés.

La prise du château de Minerve fût suivie de la soumission de celui de Ventalon dans le Minervois, dont le seigneur vînt se soumettre volonlairement à Simon de Montfort.

Ce general s’y rendit aussitôt, et le fit raser, en punition de ce que la garnison avait beaucoup incommodé les croisez. Aymeri sei­gneur de Montréal, et les habitants de cette ville lui députèrent en même tems, pour denander a se reconcilier avec lui, avec offre le la part du premier, de lui ceder cette place, a condition qu’il le dédommagerait par quelques autres domaines. Simon accepta ces offres, et prit possession du chateau de Montréal; mais Aymeri lui manqua bientôt de parole, et se joignit à ses ennemis.

Simon recut peu de tems après un renfort de divers croisez dc France, conduit par un chevalier nommé Guillaume de Caïc, qui lui annonça la prochaine arrivee d’un corps de Bretons. Ces peuples s’empresserent a l’envie de prendre part a la croisade contre les héréliques de la province, dans la vue de gagner les indulgences qui y étaient attachées. Un renfort si considerable détermina Simon à entreprendre quelques expéditions de conséquence, et il résolut d’aller assiéger le château de Termes, l’une des plus fortes places qui fussent au pouvoir des herétiques. Dans ce dessein il se rendit avec l’abbé de Cîteaux à Penautier dans le diocèse de Carcassonne , et ayant mandé la comtesse sa femme, il lui donna ses ordres pour les préparatifs du siège et la garde du païs pendant son absence, et nomma Verles d’Encontre pour commander à Carcassonne sous l’autorité de cette dame.

Après quatre mois de siège, la ville de Thermes tomba entre ses mains.

C’est en 1218 que mourus le troubadour Raymond de Miraval, dont les poèmes font les louanges de « Na Loba » de Pennautier. (le texte de l’histoire générale de Languedoc précise qu’il mourut fort vieux et fort pauvre).

La croisade vit tomber Simon de Montfort le 25 juin 1218. Lui succéda Armaury de Montfort son fils qui n’ayant pas la carrure de son père laissa ses biens au roi Louis VIII.

C’est à cette époque que les seigneurs spoliés connaissent un second souffle. Les fiefs retrouvent leurs seigneurs originels.

En 1224, Raymond II Trencavel, (fils de Raymond-Roger) vicomte de Béziers, retrouve (momentanément) tous ses biens qui avaient été confié lors de la mort de son père en 1209 à son oncle Raymond-Roger comte de Foix.
(Raymond II Trencavel, né en 1204, fils de Raymond-Roger Trencavel, fut confié (il avait 5 ans) à la garde de son oncle, Raymond-Roger de Foix, à la mort de son père ).

Sur un acte des seigneurs qui rendirent à Raymond II, hommages et serments de fidélité, ce trouvent les seigneurs Petrus Arnaud de Podio-Nautério et Raymond Arnaud de Podio-Nautério.

H.G.L.T.5, preuves sur l’histoire, Pg 624, pr n°CXIII.

Anno mccxxiii. I. D. Noverint, etc. quod nos Trencavellus  Dei gratia vicecomes Biterris, do­minus Carcassensis, Redensis et Albiensis, pro­fitemur et in rei veritate recognoscimus, rela­tione videlicet  virorum prudentum, tam militum quam burgensium, vobis D. Rogerio Bernardi  comiti Fuxensi,
consanguineo nostro, quod dominus Raymundus Rogerii vicecomes quondam paler noster, cum mulla sui animi deliberatione,
firmum fecit votum et stabile pactum D. Raymundo Rogerio quondam patri vestro, scilicet  in praesentia D. Raymundi Dei gratia conulis Tolosani, et plurium aliorum virorum nobilium, quod si forte ex eo sine infante legitimo deces­sisset, omnis terra sua, haereditas et dominatio, quaecunique et ubicumque essent, absque omni retentu, eidem D. Raymundo Rogerio patri vestro ct suis iliico devoherentur;
prout melius el ple­nius in quodam instrumento inde ei facto con­tinetur.
ldooque nunc attendentes el conside­rantes amorem, nutrimentum et servilia quas ssepe et saipius nobis omnique terra; nostrae, tam vos quam ipse D. comes pater vester fecistis, et vos quotidie fecitis, dignum duximus vos res­picere, et si non ad plenum saltem iu parte merito remunerare.
Idcirco quia bene meruistis, cum ista praesenti publica scriptura, nunc el semper vobis et vestris valitura, lide bona, om­nique fraude sublata, non utique circuimenli in aliquo, nec inducti dolo aut vi vel suggestione alicujus personae  sed nostra propria et spon­tanea voluntate, et cum multa animi delibe­ratione, scilicet in nostro palatio Carcassense,
in pleno colloquio omnium hominum ipsius villae, et plurium militum ipsius terra noslne, con­cedimus et donamus vobis D. Rogerio Bernardi praedicto consanguineo nostro, quod si forte turbato ordine naturae, de nobis decesserit  ante­quam de vobis sine legilimo infante, omnis terra, dominationes, haeredilates et possessiones nos­trae,
prout melius et plenius nobis conliugunt ct contingere debent, ex parte dicti patris nostri quondam Ramundi Rogorii, seu ahorum ante­cessorum nostrorum, quaecumque et ubicumque sint, in patriis, videlicet Biterrensi, Carcassensi, Redensi, et Albiensi, sive in aliis quibuslibet locis, vobis et successoribus vestris stalim de­volvantur, ad omnem voluntatem vestram per­petuo faciendam.
Tamen, si forte contra hanc cessionem, vel donationem, ralione testamenti, seu nostrae ultima: voluntatis vel alio quolibet modo venire tentaverimus, nullo modo facere possimus.
Nam illud lolum quidquid est vel esse videtur, consuetudo vel jus, sit ecclesiasticum, civile vel praetorium, legale vel canonicum, spe­ciale vel generale, disinum aut humanum, seu quodlibet aliud scriptum vel non scriptum, quod nobis possel adjuvare ad infringendum; et etiam expressim omni benelicio minimae aetalis scienter et consulti praeponimns , el renunciamus.
Et quod ita haec omnia supradicta ct singula, prout melius el plenius scripU sunt, aut dici, scribi aut intelligi possunt, ad vestram vestrorumque ulililalem firnnler observemus el teneamus, et nullo modo contra veniamus, vel veniri facia­mus, aliquo ingenio occullo vel manifesto, fir­miter per solemnem stipulationem promittimus, et supra haec sancta Dei quatuor evangelia cor­poraliter lacta juramus ; scientes et cognos­centes, nos scienter aelalis esse xvm. annorum et pluris. Iiarum omnium rerum testes sunt Jor­danus de Cabarez, et Petrus de Laurano, vicarii dicti domini vicccomitis, Isarnus de Aragone, Petrus de Fenoleto, Isarnus Jordani, Jordanus de S. Felice, et Guillermus de S. Felice frater ejus, Raymundus de Cabaret, Petrus Rogerii de Mirapisce, Bernardus Sermon, Isarnus de Prolano, Guilhermus-Petri de Fanjaux, Petrus  de Podio,  Raymundus Arnaldus de Podio Raymundus de Aniort, Petrus de S. Columba, Ermengaudus de Barbairano, Bernardus de Montelauro, Guilliermus-Arnaldi Morlane, Ugo Ferrol, Ber­nardus Ferrol, Jordanus Ferrol, Bertrandus Ferrol, Guilbermus Ferrol, Raymundus-Arnaldi Barbebrune, Sancius Morlane,.Brunclus de S. Felice, Arnaldus Raymundi de Molino, et Ray­mundus Arnaldi fraler ejus, Guillermus Faber, Bertrandus Guiraldi , Bernardus Barravi, et Guillermus-Stephani de Burgo, Petrus de Gogencis subvicarius, etc. mense Februarii, reg­nanto Lodovico rege. Ego Arnaldus Sarior pu­blicus notarius subscribo, et sigillum D. comitis appono.

La reconquête des biens de la maison Trencavel fut de courte durée, Raymond II n’a que 22 ans en 1226 lorsque le roi de France, Louis VIII entrepris une ultime croisade, repris tous les domaines des vicomtés Trencavel et installa du reste la couronne de France sur tout le Languedoc.

Carcassonne devint sénéchaussée et les seigneurs alentours se voient affubler de chevaliers dirigeant leurs domaines et possessions. Les seigneurs de Pennautier n’échappent pas à la règle. C’est Rainal d’Assignéyo (d’Assignan) qui géra le fief de Pétrus, Pétrum et Galard Arnaud de Podio-Nautério, de 1226 à 1240. Nous trouvons acte de certain conflit d’intérêt entre ces seigneurs.

Nous retrouvons, en date du « Nonas July MCCXXVI », (dernier tiers de juillet, 1226) un acte de donation de Rainal d’Assignéyo, seigneur de Podio-Nautérij, à Dieu, à Sainte-Marie de Villelongue et à la maison de Villelongue de tout le fief et seigneurie que les seigneurs de Pechnautier (Pétrum, Pétrus et Galard) tenaient « in Montecuniculi et Buzerens » (Monconil et Buzerenc).

En 1238, nous retrouvons l’acte de répartition des possessions et seigneuries du monastère de Montolieu entre les officiers de la communauté, la seigneurie, terre et dépendances d’Huniac reviennent à l’infirmier du monastère.

Raymond II Trencavel, de retour d’Aragon, tente à la tête de quelques seigneurs qui lui étaient restés fidèles de reprendre en 1240, une partie de ses anciens domaines.

Dans le même temps, Raymond, comte de Toulouse revenant de Provence où il avait été pacifier quelques troubles en Avignon et revenant à sa capitale passa par Pennautier.
(à cette époque, le chemin pour se rendre de Béziers à Toulouse, passait par l’endroit du carrefour de Bezons, Pennautier, Pezens, etc…).

C’est à Pennautier, profitant d’une halte, que Guillaume d’Ulméio, sénéchal de la ville de Carcassonne, vint lui demander de l’aide pour combattre Trencavel, mais celui-ci refusa de l’aider et continua son chemin.

Cependant le sénéchal avant de quitter Pennautier, rassembla les principaux bourgeois de la ville, entre lesquels, Bernard Arnaud et Guillaume (de) Fort seigneurs du lieu, qui lui promirent de se rendre le lendemain à Carcassonne pour la défendre. Mais ils vinrent au contraire, se joindre à Trencavel. Carcassonne (cité) était déjà doter de sa double enceinte qui joua son rôle de protection et les assauts répétés de Trencavel et de ses alliés ont été voués à l’échec. Ainsi à l’approche des secours envoyer par le roi Louis IX, le vicomte ordonna la retraite.

C’est lors de cette retraite que furent fait prisonnier les seigneurs de Pennautier et leurs troupes par Jean comte de Beaumont.

Preuve sur l’histoire H.G.L., T.6, Livre XXVI, Pg 427 et suivantes, pr n° XXXV,

XXXVI, XXXVII, XXXVIII, XXXIX.

XXXV.

Raymond de Toulouse pacifie les troubles d’Avignon et retourne à Toulouse.

Raymond se rendit dans le Venaissin, où il s’employa à pacifier quelques troubles qui s’étaient élevez à Avignon, à l’occasion suivante. Cette ville après s’être érigée en république, avait choisi pour podestat ou principal magistral, sous le bon plaisir de l’empereur, un comte nommé Bernard, zélé pour les intérêts de ce prince, mais peu pro­pre au gouvernement. Bernard par sa con­duite indisposa contre lui une grande partie des Avignonnais, déjà partagez entre l’empe­reur et le comte de Provence. Ceux qui tenaient pour ce dernier s’étant mis en armes, résolurent de chasser le podestat, et ils n’auraient pas manqué de livrer ensuite la ville aux ennemis de Frédéric, si le comte Ray­mond ne l’eût empêché. Ce comte, qui était généralement aimé à Avignon, fit demander, à la prière du comte Bernard et des principaux habitants, qu’on l’élut lui-même pour podestat. L’élection de Raymond se fil en effet : il était sur le point d’aller prendre possession de cette charge, lorsque le comte Gautier vicaire général de l’empereur dans le Royaume d’Ar­les, le pria par ordre de ce prince de la lui coder. Raymond dans la vue de ménager les intérêts de Frédéric, fit quelque difficulté : mais enfin il fit sa démission par un acte daté de Lille dans le Venaissin le 11 d’Aout de l’an 1240 en présence de Bernard comte de Comminges et de plusieurs seigneurs qui l’avaient suivi sans doute à la guerre de Pro­vence : il alla le lendemain à Avignon pour installer le comte Gautier dans la dignité de podestat de cette ville ; et fit encore quel­que séjour dans le pais. Il prit ensuite la route de sa capitale, et en passant à Penautier auprès de Carcassonne, Guillaume d’Ulmeio sénéchal de cette ville vint le trouver, et le pria de joindre ses armes aux siennes pour chasser du pais les ennemis du roi, qui en avaient déjà soumis une grande partie.

XXXVI.

Trencavel à la tête de divers seigneurs reprend sur le roi une partie  des anciens domaines de sa maison.

Trencavel fils de feu Raymond-Roger vi­comte de Béziers, Carcassonne, etc. était le principal auteur de cette révolution. Ce vi­comte après avoir été dépouillé en 1226 par le roi Louis VIII de tous les domaines de ses ancêtres, qu’il avait repris sur les croisez, s’était tenu depuis au-delà des Pyrénées, sous la protection du roi d’Aragon, en at­tendant une occasion favorable de les recouvrer. Enfin ayant formé une ligue avec divers seigneurs u païs, ses anciens vassaux; et étant favorisé secrètement, ce semble, par le comte de Toulouse, il parut en armes pendant l’été de Fan 1240 dans les diocèses de Narbonne et de Carcassonne, suivi de quel­ques chevaliers Catalans ou Aragonais, et de plusieurs autres du païs, dont la plupart avoient été proscrits pour hérésie. Les princi­paux étaient Olivier de Termes, Raymond de Orzals, Raymond-Hugues de Serre-Longue, Raymond de Villeneuve et Hugues de Romegous son neveu, Jourdain de Saissac, etc. Avec leur secours Trencavel soumit bientôt sans coup férir plusieurs châteaux de ces deux diocèses qui lui ouvrirent les portes; entr’autres Montréal, Montolieu, Saissac, Limoux, Asillan et Lauran. Il fit passer par le fil de l’épée la garnison de quelques autres qui refusaient de se rendre, et après s’en être as­suré il fit le dégât aux environs des places qui demeuraient fidèles au roi. Un progrès si rapide étonna les François établis dans le païs ; et la plupart des prélats et des seigneurs ne se croyant pas en sûreté chez eux, aban­donnèrent leurs villes et leurs châteaux, et allèrent chercher un asile dans la cité de Carcassonne avec leurs familles et leurs ef­fets , tant à cause quelle était la plus forte place du païs, que pour empêcher Trencavel de s’en emparer. L’archevêque de Narbonne et l’évêque de Toulouse s’y rendirent des pre­miers ; et ce dernier prélat qui passait pour fort éloquent, allait de tems en tems dans le bourg de Carcassonne pour exhorter les habitants à la fidélité envers le roi. Cependant on eut soin de pourvoir la cité de toute sorte de munitions : on avança les vendanges, dont le tems n’était pas éloigné ; on répara les mu­railles, et on prépara tout ce qui était néces­saire pour soutenir un siège, jusqu’à l’arri­vée du secours qu’on envoya demander en France.

XXXVII.

Raymond refuse de secourir le sénéchal de Carcassonne contre Trencavel.

Les choses étaient dans cette situation,lorsque le comte Raymond passant à Penautier, vers la fin du mois d’Août, le sénéchal de Carcassonne le pressa de s’unir à lui pour combattre Trencavel et ses associez. Le comte répondit qu’il délibérerait là-dessus avec son conseil, quand il serait arrivé à Toulouse : il continua son chemin, et augmenta par cette conduite les soupçons de son intelligence avec Trencavel : il s’arrêta à Castelnaud’Arri, et y donna le premier de Septembre à Amanieu d’Albret l’investiture de tous les fiefs que le père de ce seigneur possédait en Agenois. Il était déjà arrivé à Toulouse le 5 du même mois, et il reçut alors dans son palais l’hommage de Bernard et de Fortanier de Comminges, fils de feu Bernard de Comminges seigneur du païs de Savez, qui le lui rendirent pour tout ce païs, et pour tout ce qu’ils possédaient dans le Toulou­sain, tant en leur nom qu’en celui d’Aymeri leur frère, en présence de Bernard comte de Comminges, Bernard comte d’Ar­magnac , Pons de Villeneuve sénéchal de Toulouse, etc.

Bernard de Comminges, père de Bernard et de Fortanier qui rendirent cet hommage au comte Raymond pour le païs de Savez, était, dit-on , fils puîné de Dodon comte de Comminges ; mais nous ne trouvons pas de preuve de cette filiation.
Il prenait le sur­nom de Sainte Foy, parce que c’était le chef- lieu de son domaine. Il laissa plusieurs au­tres enfants de Blanche d’Hunaud de Lantar sa femme, qui lui survécut.
Il disposa par son testament de tous ses domaines en fa­veur de Bernard, Fortanier et Aymeri ses fils, avec substitution de l’un à l’autre ( Majoriam et autcabadam prœ aiis suis fratribus) ; et donna par préciput à Bernard, qui était l’ainé, les châteaux de Montpezat et de Savignac, la milice de Quintal, et trois autres châteaux à son choix. Il légua à Roger chanoine de S. Etienne de Toulouse, et à Gaillard chanoine de S. Antonin de Pamiers ses fils 600 sols Toulousains à chacun , et une pareille somme pour poursuivre leurs éludes quand ils seraient parvenus à un âge compétent ; 400 sols Toulousains à Esquieu et Raymond-Roger ses autres fils, pour se faire religieux ; 3000 sols Morlanais à Braïde, et 2000 à Navarre ses filles, pour se marier, outre leurs ajustements.
Enfin il choisit sa sépulture parmi les Hospitaliers de S. Jean de Toulouse, et leur légua son che­val de bataille et l’armure de son corps et de son cheval, tant en fer qu’autrement, comme il convenait à un chevalier d’être ar­mé , pour être employez Outre-mer au service de J. C. Revenons à Trencavel.

XXXVIII.

Trencavel se rend maître du bourg de Carcassonne et assiége la Cité

Ce vicomte ayant pratiqué une intelli­gence dans le bourg de Carcassonne, les bourgeois promirent de le lui livrer. L’évêque de Toulouse et le sénéchal de Carcassonne voulant d’un autre côté s’assurer de leur fidélité, les assemblerait dans l’église de Notre-Dame, et les obligèrent à promettre par serment sur les saints évangiles, devant le S. Sacrement exposé sur le grand autel de la Vierge, et devant les saintes reliques, qu’ils seraient fidèles à l’Eglise et au roi, et à ceux qui étaient dans la cité. Le lendemain jour de la nativité de la Vierge on reçut des lettres du roi, qui promettait d’envoyer un prompt secours. L’évêque de Toulouse et le sénéchal de Carcassonne firent part de cet avis aux prélats et aux seigneurs qui étaient dans la cité; mais la nuit même les conjurés introduisirent Trencavel et ses associez dans le bourg. Ce vicomte permit aux ecclésiastiques qui s’étaient réfugiez dans l’église, de se re­tirer à Narbonne, et leur donna des lettres de sauvegarde ; ce qui n’empêcha pas qu’ils ne fussent assassinez à la sortie de la ville , et auprès des portes, au nombre de plus de trente.

Les seigneurs de Pennautier se joigni­rent bientôt après aux rebelles, malgré les serments qu’ils avoient faits d’obéir au séné­chal.

Trencavel tenta aussitôt de se rendre maître de la cité de Carcassonne contiguë au bourg. Dans cette vue il fit attacher le mineur aux murailles, mais les assiegez ren­dirent son travail inutile par des contremines. Les conféderez attaquèrent ensuite un moulin, situé entre la cité et le bourg, et s’en emparèrent après avoir fait passer au fil de l’épée ceux qui le gardaient : ils firent diverses ouvertures aux maisons du bourg, et mirent tout en œuvre pour tâcher de pé­nétrer dans la cité : mais les assiegez se dé­fendirent avec tant de valeur, qu’ils soutin­rent pendant plus d’un mois tous leurs efforts jusqu’à l’arrivée du secours que le roi avait fait partir sur l’avis de ces troubles, après avoir tenu parlement ou assemblée à Bourges.
(info: il faut savoir qu’à cette époque deux bougs étaient accolés aux murailles de la cité actuelle).

XXXIX.

Le roi envoya une armée contre Trencavel, et le pays rentra dans l’obéissance

La plupart des anciens historiens ne met­tent que Jean de Beaumont à la tête de ce secours; mais les monuments du tems nous apprennent que Geoffroy vicomte de Châteaudun, Henri de Sully, Jean de Beaumont chambellan du roi, c’est-à-dire, Chambrier de France, Ferri Pasté maréchal de France et Guy de Levis dit maréchal de Mirepoix, avaient le commandement des troupes françaises que le roi envoya dans la province contre Trencavel Ce vicomte informé de leur appro­che , abandonna précipitamment le 11 d’Octobre le bourg de Carcassonne, et après y avoir mis le feu en plusieurs endroits, et en avoir fait retirer les habitants, il se réfugia avec ses associez dans le château de Montréal.

L’armée Française acheva de ruiner le bourg de Carcassonne, d’où elle alla assié­ger Trencavel dans Montréal ; mais la viva­cité de la défense étant égale à celle de l’at­taque , le siège traina en longueur. Enfin les comtes de Toulouse et de Foix s’étant ren­dus au camp, réglèrent la capitulation, qui fut acceptée de part et d’autre. Les assiegez eurent la liberté de se retirer avec armes et bagages, après quoi les généraux Fran­çais s’assurèrent du château de Montréal. Le vicomte Trencavel repassa les Pyrénées, et retourna en Catalogne, où il établit son sé­jour.

Jean de Beaumont remit ensuite par la force, mais non sans beaucoup de peine et de travail, sous l’obéissance du roi, les autres châteaux, dont pour abroger, ajoute un historien du tems, on omet de rap­porter les noms. Nous apprenons d’ailleurs , que les Français reprirent alors la ville de Montolieu; qu’ils la ruinèrent de fond en comble avec le château ; qu’ils assiégèrent au mois de Novembre le château de Pierre-Pertuse, situé vers les frontières du Roussillon, et l’obligèrent à se rendre ; que Guil­laume de Pierre-Pertuse et Gaucelin de Campendu, qui étaient du nombre des re­belles , se soumirent le 16 de ce mois; et qu’enfin le premier remit aux généraux Fran­çais son château de Cugugnan dans le dio­cèse de Narbonne, et ses autres domaines.

Le 17 Octobre 1241, acte de Raymond II Trencavel qui se soumet à l’arbitrage du roi d’Aragon et du comte de Toulouse sur les fiefs de Guillermi de Fortem (Guillaume de Fort) et Raimond Arnaud de Podio-Nautério. Présent et signataire de l’acte, «G Fort et R.A. de Podio».

Preuve sur l’histoire

1241: H.G.L., Preuves sur l’histoire, Pg 427, pr XXVI. Trésor des Chartes du Roi, sac 7, n°106 (J.316-original)

( An 1241 )

In C. N. Sit omnibus manifestum, quod nos Trencavellus gratia Dei vicecomes de Beziers, per nos et nostros, non dolo non vi, etc. immo scienter et consulte, et ex certa scientia, atque sponte et nostra liberalitate, mittimus nos cum tota terra nostra, et homines nostros, ad cog­nitionem et voluntatem vestri Jacobi Dei gratia regis Aragonum, Majoricarum et Valenciæ, co­mitis Barchionensis et Urgclli, domini Montis- pessulani, et R. eadem gratia comitis Tolosani ; in hunc modum, quod nos mittimus per nos P. de Villanova, Gillermi Fortem, et Raymundus Arnaudus de Podio ; ita quod faciamus ad cognitionem vestram, et ipsorum, et quicquid procedere velitis, vos omnes supradicti, in toto facto nostro, et terræ et hominibus nostris, ratum habebimus atque firmum, ct inviolabiliter observabimus, absque omni contradictu nostri et nostrorum. Et insuper ad majorem cautelam, ut firmius habeatur, juramus per Deum et sacro­sancta quatuor evangelia manibus nostris cor­poraliter tacta, quod ista observabimus bona fide, ut melius dici potest et intelligi, et in aliquo non conveniemus, nec convenire aliquem facie­mus ; et insuper faciemus vobis D. regi prae­notato homagium manuale, ad forum Aragoniæ. Actum est hoc in praesentia subscriptorum, xvi. kal. Novembris, scilicet in Barchiona, anno Do­mini MCCXLI. Signum Trencavelli vicecomitis prae­dicti, quod per nos’et nostros prædicta laudamus,, concedimus, et firmamus, praesentibus videlicet P. H. comite Ympuriarium, R. de Focibus, G. Fortis, et R. A. de Podio. Signum Petri Car- bonelli notarii Barchinonæ, qui haec scripsit man­dato praefati Trencavelli vicecomitis, die et anno praefixis.

(Suit, un acte de 1258 pour la date de 1242).

À la date de 1258, ont trouve un extrait de l’acensement fait par le sénéchal de Carcassonne, au mois de décembre 1242, à Pierre de Brau de la sixième partie du moulin de Notre-Dame qui était tenu au monastère St-Nazaire, ensemble de ce que Pierre de St-Michel avait à Labastide-Rougepeyre, sous la sencive annuelle, au roy, de deux «éperons» dorés. Le dit extrait, fait et signé par Guillaume Arnaud, notaire à Carcassonne au mois d’août 1258.

Suite de ce que nous disions plus haut en date de 1226-1240, nombreux conflits se retrouvèrent devant les tribunaux suite aux gérances des seigneurs affectés par le roi contre les seigneurs originels des fiefs.

Nous avons en 1246, une enquête faite et sentence rendue par Huges d’Arcicio, sénéchal de Carcassonne, du mandement qui lui à été fait par lettre du roi Saint Louis, de faire le procès, entre les habitants du château de Pechnautier d’une part, et Ancellus de Manhieuilla et Guillaume de Turrib, acquéreurs des revenus que sa majesté avait audit château, d’autre part. Sur le refus fait aux dits acquéreurs par les dits habitants de leur payer les Tailles et Quêtes (impôts).

Sur lesquels le sénéchal fit enquête.

L’enquête est daté du III° kalendas 1246 et la sentence rendu au III° des ides july 1246.(La liste des interrogatoires sont à la fin du chapitre dans les preuves sur l’histoire).

La sentence rendu par la sénéchal de Carcassonne sur le différent qu’il y avait entre les fermiers du roi, au lieu de Pennautier, disant que les habitants payaient la plus grande Taille aux seigneurs du dit lieu, avant que par leurs hérésies le dit lieu appartint au roi et que les dits habitants soutenaient le contraire. Sur quoi l’enquête a été faite respectivement et suivant lequel il est dit par la sentence donné par le sénéchal de Carcassonne, que les habitants qui appartiendraient à Raymond(is) (père) Arnauld de Pech, Raymond(us) (fils) Arnauld de Podio et Guillaume de Fort de Pech, seigneurs du dit lieu seront Taillable à la discrétion du roi et que les habitants francs et nobles seront tenu comme exempt de Tailles, sauf qu’ils paieront aux dits seigneurs, comme ils voulaient faire aux susdits le service personnel et certaines journées de leurs bétails.
(traduit d’un texte en ancien français).

Dans le dénombrement des biens du roi de France en la date de 1247, nous pouvons trouver la possession pour partie du moulin de Rouzilhes, une portion dans la direct du roi, une autre dans celle des seigneurs de Pechnautier. Raymond Arnauld, père et fils, et Guillaume de Fort de Pech.

C’est à la date de 1248 que le roi Louis IX, à St-Denis, permet aux héritiers de (N?) de Pain de Fanjeaux, de tenir et de posséder une rente sur le fief de Labastide-Rougepeyre et autres (?).

Nous trouvons les lettres, sans date, (certainement de l’an 1254) de Charles, fils du roi de France (Saint-Louis), comte d’Anjou, de Provence et de Hainaut, par lesquelles, il prie Pierre d’Autolio, sénéchal de Carcassonne, de rendre bonne et brève justice à Guillaume de Fort, chevalier de Podio-Nautério, sur les affaires qu’il avaient par devant lui.

Enquête faite le 5 des Ides de Mars 1254, pour raison des droits accordés par Sa Majesté au comte de Foix, sur le lieu de Podio-Nautério, en conséquence de l’assise ou de l’assignation faite audit comte. A la suite de la dite enquête est la sentence de l’an 1225 et le 5 des Ides de juillet, rendu par Pierre d’Auteuil, sénéchal de Carcassonne, portant que la haute justice dudit lieu est à Sa Majesté, et tout autrement comme est porté audit acte, en présence et témoin de plusieurs magistrats dont le juge-mage Bartholomei de Podio-Nautério (Bathélémy de Pennautier), retenu et signé par Pierre Majoris, notaire.
(traduit d’un texte en ancien français).

Preuve sur l’histoire
H.G.L., preuves sur l’histoire, T. 6. Pg 504, 505. Pr n°XCIX.

An. 1255

In N. D. N. J. C. amen. Noverint, etc. quod discordia erat inter excellentissimum D. regent Francise, et gentes suas ex una parle, et nobi­lem virum D. R. D. G. comitem Fuxensem ex allera, super majoribus justitiis castri de Podio-Nauterio. Asserebat siquidem dictus cornes, coram nobis I». de Autolio milite, senescallo Carcassonæ et Biterris, quod justitiæ de morte ho­minis dicti castri, solebant ad vicecomitcm Carcassonæ pertinere, et postquam D. rex istam terram adquisivit, ad ipsnm D. regem perti­nuerunt et ad ipsum D. comitem, nec pertinent, sicut D. regi pertinebant, ratione assisiæ sive assignationis in dicto castro, ex parte D. regis D. Rogerio-Bernardi patri suo quondam factæ: quibus majoribus justitiis asserebat prædictum D. comitem patrem suum et seipsum usos fuisse, et eos usque nunc possedisse. Confitebatur ta­men se ex dono D. regis habere, etab ipso te­nere , ‘quidquid habet et castro  post adquisilionem hujus terræ, et nune possidebat velsupradicto. Ve­rum , quod nos senescaiius prædictus dubitaba­mus de praedictis, nec credebamus, quia nobis significatum fuerat quod majores justitiae dicli castri D. regi perlinebant, et eas D. rex sicut dominus superior semper possederat, quasi, et pro jure tam D. regis conservandoquam D. comitis supradicli, inde inquisivimus veritatem, cum personis nobis nominatis tam ex parte D. comitis, quam ab aliis plurimis fide dignis.

Facta itaque diligenti inquisiiione, et bonorum virorum consilio, diligenter visis et in­tellectis universis et singulis in processu ipsius in­quisitionis contentis, die praesenti praedicto D. co­miti assignata, et Bernardo de Solario vicario ejus in Carcassona , ab ipso procuratore ad lioc cons­tituto coram nobis ad sententiam audiendam , assidentibus nobis sapientibus viris jure peritis D. R. Dei gratia abbate sancti Affrodisii Biter­rensis, D. Petro Veziano sacrista ejusdem ecclesiæ, D. Guillelmo de Uanneriis judice Biterris D. regis, et magistro 1’oncio de Quadraginta , nec non nobilibus viris D. Philippo de Monte- forli, et D. Petro de Serva-scriploris, coram positis sacrosanctis , et dicto procuratore coram nobis constiluto, Deum præ oculis halenles, sine acceplionc personarum , diflinitive pronuncia- mus per dictum D. comitem Fuxensem non pos­sidere, vel quasi, majores justitias dicti castri de Podio-Nauterio, scilicet de morte hominis, vel de homicidiis, vel de bonis commissis hæreticorum , vel etiam faiditorum , qui inter majores justitias reputantur, nec esse in possessione eorum; imo D. regem Franciæ habere possessionem, vel quia, prædictarum majorum justitiarum in praedictocastro de Podio-Nauterio , et perlinenliis ejus, sicut dominum superiorem sententialiter judica­mus. Lata fuit hæc sententia in publica assisia, in palatio D. regis apud Biterrim , in præsentia et testimonio D. Guillelmi Lopelu , D. Barbæauri , D. Raymundi de Durbanno , D. Odonis do Brencort militum , magistri Bartholomæi de Po­dio . magistri Petri de Villa-Longa , ctc. anno D. mcclv. v. idus Julii, etc.

Preuve sur l’histoire
H.G.L., T.6, Livre XXVI, Pg 125, pr n° LVIII.

LVIIII

Mort de Roger IV. comte de Foix. Roger Bernard III, son fils lui succede.

Pierre d’Auteuil auparavant sénéchal de Carcassonne se trouva au parlement de la Pentecôte de l’an 1264. Il y fit le rapport d’une sentence qu’il avait rendue neuf ans auparavant, par laquelle il avait adjuge au roi les grandes justices du lieu de Penautier, contre le comte de Foix. Ce comte était Ro­ger IV du nom, qui mourut le 24 de Février de l’an 1265. et que divers auteurs font mourir, mal à propos, un an auparavant.

Roger soutint la guerre en 1251 en Ca­talogne contre Jacques roi d’Aragon, sous la mouvance duquel il possédait divers domai­nes au-delà des Pyrénées. Cette guerre lui réussit fort mal, et il fut obligé de payer dix mille sols à ce prince pour les frais de son armement. Il en eut une autre contre Alva­rez comte d’Urgel, et Geraud de Capraria son frère, qui firent la paix avec lui au mois de Decembre de l’an 1256. et lui cederent divers domaines du comté d’Urgel, en pré­sence d’Esquivat comte de Bigorre. Ce der­nier confia à Roger au mois de Novembre de l’an 1257 la garde de la ville de S. Girons et du païs de Nebonzan , jusqu’à ce qu’Ar­naud d’Espagne, fils de Roger de Comminges et de Raymond d’Aspel, son vassal, à qui ce païs appartenait, eût atteint l’âge de vingt-cinq ans. Gaston vicomte de Béarn, qui avait des prétentions sur le même païs, au nom de Marthe sa femme, le lui engagea l’année suivante.

Roger IV comte de Foix augmenta con­sidérablement les domaines de ses ancêtres, tant en-deçà qu’au-delà des Pyrénées. Il re­mit un dénombrement de tous ceux qu’il tenait du roi, au sénéchal de Carcassonne au mois de Septembre de l’an 1263. Il s’était alors réconcilié avec les inquisiteurs de la foi avec lesquels il avait eu des démêlez fort vifs. Après cette réconciliation il fit publier une ordonnance le dernier de Mars de l’an 1261. pour déclarer exclus de tout office public, ceux qui étaient notez ou suspects d’hérésie. L’inquisiteur de Carcassonne lui chercha néanmoins querelle dans la suite, au sujet du bailli de Foix, et le poussa si vivement, que Roger, qui avait pris la pro­tection de son officier, fut obligé d’appeler au pape le 12 de Decembre de l’an 1264. Ce comte était alors malade à Mazeres ; et son mal ayant augmenté considérablement, il se fit transporter dans l’abbaye de Bolbonne, où il mourut dans la chambre de l’abbé, le 24 de Février de l’an 1265. après avoir reçu les derniers sacrements avec beaucoup d’édification, et s’être fait revêtir de l’habit de l’ordre de Cîteaux , en présence du même abbé de Bolbonne, de ceux de Calers, du Mas d’Asil et de Lezat, et de tous les reli­gieux de la maison. Il fut inhumé le lende­main, mercredi 25 de Février, dans l’église de cette abbaye, qu’il avait fait construire sous l’invocation de saint Jacques et de saint Philippe, dans une chapelle particulière, qu’il avait dotée en 1262 de deux cens sols Toulousains de rente. Il y avait fait trans­férer les tombeaux de ses ancêtres, qui fu­rent reconnus en 1251 pour fondateurs de ce monastère, par le chapitre général de Cîteaux : l’archevêque d’Auch, les évêques de Toulouse et de Comminges, les abbés dont on vient de parler, et un grand nombre d’ecclésiastiques, de religieux et de laïques qui étaient accourus de toutes parts, assis­terent à ses obsèques, et témoignèrent beau­coup de regret de sa mort.


En 1257. Dans l’inventaire des archives du roi, fut trouvé, un rouleau de trois peaux étroites de parchemin, contenant les procédures faites par le sénéchal de Carcassonne, du 14 des calendes de juillet 1257, à la réquisition du procureur du roi, contre Guillaume Gourdonne de Pechnautier, concernant le bien que sa mère possédait audit lieu de Pechnautier et lieux de Caux, Pezens, la Récluse, Moussoulens, Montolieu, et aux fiefs de Montcounil et Busarenche, confisqué par Sa Majesté pour cause d’hérésie. Auquel rouleau est attaché un autre petit rouleau en une peau étroite de parchemin, contenant les dires tendant à ce que les dits biens fussent restitué audit Gourdonne. Il y a aussi un rouleau en parchemin de ceux qui détiennent des possessions dudit Gourdonne.
(traduit d’un texte en ancien français). Le Magistri Bartolomaéi de Podio-Nautério
Clérico D. Régis Juripériti Curiaé Carcassonaé.

C’est dans les deux décennies des années 1255 à 1274 que l’ont trouve un certain Barthélémy de Podio-Nautério (appelé aussi, B. de Podio, B. du Puy, B. Dupuy), cet homme illustre de notre histoire locale, fut clerc du roi, premier juge-mage de la sénéchaussée de Carcassonne, a pris part de presque toutes les affaires importantes qui se traitèrent dans la sénéchaussée durant cette période.

Ses pouvoirs, en qualité de juge-mage, lieutenant du sénéchal, étaient fort étendus.

Il jugeait au civil comme au criminel, comme nous pourrons le voir plus loin, son autorité fut fort importante.

Au civil, c’est devant lui que comparait en 1256, Pierre de Saint-Antonin, pour justifier de ses droits à la possession de certaines terres qu’il avait en saisie;

En 1258, il délibère sur des actes touchant les vicomtes de Lautrec;

En 1261, il décide à qui reviendrons les biens confisqués sur les hérétiques de Béziers;

En 1270, il remet, accompagné du sénéchal de Carcassonne, l’amende que les consuls de Narbonne avaient encourue, pour la violation des règlement du roi sur l’exportation du blé;

En 1270, encore, il assiste Guillaume de Cohardon dans la revendication de la haute justice du fief d’Alzonne usurpé par Fouquet de Compiègne.

Au criminel, en 1259, de concert avec son collègue le juge Guillaume de Bannière il condamne les complices de l’évêque d’Albi et du vicomte de Lautrec, pour la guerre qu’il avaient fait à l’abbé de Gaillac;

Comme nous le disions donc dans les années 1270, Guillaume de Cohardon et Barthélémy de Podio, officier du roi, secondèrent parfaitement, pendant leurs administration, le zèle et le soin des inquisiteurs qui firent de nouvelles recherches après la mort d’Alphonse, comte de Toulouse, pendant les années 1271, 1272, 1273, 1274 et suivantes, pour extirper les restes de l’hérésie des Albigeois; ils firent subir l’interrogatoire de «vaudoiserie» (appartenance à une secte), à de nombreuses personnes qu’il citèrent à leur tribunal et rendirent diverses sentences.

Outre les crimes d’hérésie, ces officiers et inquisiteurs, accompagné par leurs assesseurs parcoururent la sénéchaussée et jugeaient aussi les crimes de magie et de sorcellerie. Ils condamnèrent de 1274 à 1275, plusieurs sorciers au dernier supplice, dont une femme. (le dernier supplice était l’immolation par le feu).

Souvent aussi il avait à remplir des missions de nature différentes.

En 1263, il vend sur ordre du sénéchal P. de Autolio pour le Roi de France, le château de St-Martin qui appartenait autrefois à la famille Trencavel;

La même année, il reçois l’aveu et dénombrement du comte de Foix, au nom du Roi.

Il statua en septembre 1268 sur l’accord des vicomtes de Lautrec entre eux et avec Philippe II de Montfort, seigneur de Castres.

En 1269, il est chargé, de concert avec Jean de Mourlens et Nicolas d’Auteuil, de classer à nouveau les archives de la sénéchaussées du Midi (Registrum Curiœ Franciœ).

La même année, il participe et tiens procès-verbal à l’assemblée des trois états de la sénéchaussée de Carcassonne.

Il est témoin sur un acte du 10 des calendes de juin 1269, présenté par Guy de Lévis, « Marescallo Mirapicis », à Guillaume de Cohardon où il est fait mention de l’obligation de divers seigneurs de résider un certain temps, avec leurs armes et bagages, à la cité de Carcassonne.

Entre 1270 et 1272, il aide le sénéchal à répondre au clergé de la province, qui se plaignait d’être obligé de s’acquitter du service militaire.

XI° kalendas junii, MCCLXXI(11 juin 1271), Guillaume de Cohardon, sénéchal de Carcassonne et Barthélémy de Podio, clerc du roi, juge-mage de Carcassonne, reçoivent l’aveu et le dénombrement au nom du roi de France, d’Aymeri vicomte de Narbonne et de son frère Amalric.

En Août 1271, assiste à l’assemblée des trois états de la sénéchaussée de Carcassonne tenue à Béziers.

Le 16 des kalenques d’octobre 1271, il va, avec Guillaume de Cohardon, après la mort d’Alphonse, recevoir le serment de fidélité des habitants du comté de Toulouse au nom du Roi de France et parcourra accompagné de Petri de Parisius de Podio-Nautério, notarii publici, D. Reg. Francorum (Pierre de Parisius de Pennautier notaire royal), de chevaliers et soldats, tout le pays de Toulouse pour recevoir le serment de fidélité des barons, châtelains et autres dans toutes les villes et châteaux, ainsi qu‘établir les saisies pour le Roi de France, de tous les châteaux et villages qui avaient été confisqué pour crime d‘hérésie.

En juin 1272, comme le Roi d’Aragon ne se pressait pas de remettre entre les mains des officiers du Roi de France, les château du haut pays de Foix, dont il s’était mis en possession, et dont il avait confié le gouvernement à Raymond de Cardonne, Pierre de Villars, sénéchal royal du pays de Foix, envoya le 25 de juillet, à Montpellier, le chevalier Geoffroy de Varanis et Barthélémy de Podio, avec les lettres de créances, pour sommer ce prince de ne pas s’opposer à l’autorité du Roi de France sur le comté de Foix, qu’il avait saisi.

En nonis julii 1272, participa aux enquêtes et arrêts sur les limites du comté de Foix.

Une autre fois il va à Peyriac, avec notaires et jurés pour vérifié les assises, il aura aussi la charge à établir et à défendre les intérêts du Roi dans des affaires aussi diverses que variées.

En 1274, après une enquête qui dura plus de huit ans (de 1267 à 1274), le juge royal, Barthélémy de Podio et B. de Poursan, official de Carcassonne, ont du reconnaitre le libre exercice de la police de la ville et des marchés, le droit de surveiller les marchandises et de taxé les denrées, au prélat Pons, évêque de Béziers. Il est mentionné que l’évêque, dans la cause, produisit quatre-vingt-trois «instruments», cent deux témoins et cinquante-sept allégations.

En cas de conflit, la cour de l’évêque fut prépondérante; par exemple, si un malfaiteur banni (banditus) par les deux cours fourni caution à la cour du roi et demande de revenir, la cour épiscopale peut s’y opposer.

On l’appel alors, Patronus et Défensor Causarum Domini Régis.

Mais de toutes les affaires auxquelles il devra plaider, la plus importante fut sa mission d’enquêteur du Roi Saint-Louis, en 1259, dont nous avons citer ci-dessus quelques décisions et il était aussi chargé de recevoir les plaintes et doléances des administrés contre les agents du Roi, il décidait en dernier ressort, une fois les affaires instruites. Le juge-mage Barthélémy de Pennautier et un clerc du roi, nommé Amiot, furent chargés de l’exécution des sentences et de la composition des dites sentences.

En août 1265, le roi de France Louis IX (St-Louis), mande par lettres royales, le sénéchal de Carcassonne d’assigné au juge-mage, Barthélémy de Podio pour les bons services fait au roi et à sa postérité légitime «unam carruatam terre» qu’il lui accordait sur les terres que S.M. avaient à Podio-Nautério le labourage d’une paire de bœuf au lieu et terroir de Meldamme de Paret-Longuo et pour lesquelles ledit Barthélémy lui avait rendu «pour icelles tenir perpétuellement à foy et hommage-lige au roy»; avec l’acte au sénéchal sur l’exécution des dites lettres.

Barthélémy de Podio, qui vivait encore en 1277, était déjà mort en 1281.

C’est en mars de l’an 1262, que D. Petro (Pierre) d’Autolio, alors sénéchal de la sénéchaussée de Carcassonne, le juge Henricus (Henri) de Virziliacho, Nicholaüs de Catheuo et Petrus de Vicinis clerc et inquisiteurs nommées par l’illustre roi de France, reçu les lettres patentes du commissaires du roi (Louis IX), portant restitution de franchise de taille dans le château de Podio-Nautério, en faveur de Bertrandus (Bertrand) de Galencs de Podio-Nautério.

Mêmes lettres, toujours en mars 1262, en faveur de Martinam (Martina), veuve de Raimundi (Raymond) de Galencs de Podio-Nautério.

Mêmes lettres, même date, en faveur de Flos, veuve de Raimundi Bruneti, de Sauzens, dont les biens avaient été engagé par Pierre Arnaud de Podio-Nautério.

Mêmes lettres, en avril 1262, en faveur de B Pontij de Podio-Nautérij, et de sa sœur Acelina, sur des possessions saisies par le roi, après l’hérésie de Guillaume de Fort.

(circa) 1263, liste des dépositions faite aux inquisiteurs par des parents ou ayant droits de personnes hérétiques. (Nous avons ici un très «bon» exemple de délation familiale, suite à une forte répression).

Un document (parchemin) daté de, secundo idus novembres de l’an MCCLXIX, (02 des ides de Novembre -soit le 15 novembre- 1269). Mentionnant les lieux de cultes, concernant Pennautier, ayant réglé leur décime (impôts) à l’évêque de Carcassonne.

Nous trouvons, Guillelmus Siffredi de Podio-Nautério représentant Arnauld Morlana recteur de l’église St. Andrea de Podio-Nautério.

Item, à Podio-Nautério St. Juliani de Galenx.

Item, l’église de St. Mariae de Pariète-Longo (Sainte Marie de Paret-Longue).

Item, l’église St. Stephani de Uhnaco (St. Étienne d’Huniac).

Sur lettres patentes du roi Philippe-le-hardi de 1273, concernant une faveur donner aux paroissiens de l’église de Montréal, afin d’élargir et d’agrandir leur église, mentionne «Huniacum» (Huniac).

En l’an 1270, les assises de la sénéchaussée de Carcassonne mentionne Raymundum de Podio ainsi que son fils Raymundy de Podio.

Assises de la sénéchaussée de Carcassonne.

Noverint, etc. quod anno D. MCCLXX idibus Oc- tobr. D. Guillelmus de Cobardon miles, senescallus Carcassonse et Biterris, babilo consilio et deliberatione diligenti cum nobilibus viris D. Guidone de Levies marescallo Mirapicis, D. Stephano de Barderiis, D. Raimbaldo de Salve milite judice ipsius senescalliæ, D. Petro Broardi cas­tellano Mon lis-Regalis, D. Jokanne de Brueriis, D. Philippo Goloyuh juniore, D. Amalrico Mileti, D. Symone de Vileriis, et D. Jolianne de Riparia ; prius auditis confessionibus Petri de Fonte de Sauceriis, Petri de Doen de Rabastenx, et G. Boyssoni de Goallis; ipsos Petrum de Fonte, Pe­trum de Doen, et B. Boyssoni praedictos ad sus­pendium condemnavit in praesentia omnium prae­dictorum.

Noverint, etc. quod D. Stepbanus de Darderiis miles, senescalius nobilis viri D. Philippi de Mon- teforti, pro eodem et nomine ipsius, requisivit nobilem virum D. Guillelmum de Cohardone mi­litem, senescallum Carcass. et Bitter. quod redderet ci P. de Fonte de Sauceriis, Petrum de Doen de Kabastenx,Raymundum de Podio filium Raymundi de Podio, curn idem D. Philippus ha­beat in terra sua omnes justitias, altas et bassas et ipse sit paratus nomine D. Philippi, de ipsis – facere justitiam talem qualem ipsi meruerunt. Et D. senescallus dixit, quod prædictos homines ei non redderet nec reddere tenebatur, cum habuisset de consilio sapientum, quod praedicti dic­tum homicidium, pacem frangendo, fecerant, in camino publico ; et cognitio et punitio pacis fractæ spectet in hac terra ad regem Francise, et non ad alium, et dictum negotium pertinet ad pacis fraclioneni, et armorum illicitam porta­tionem ; nonobstant hoc quod dicitur, quod ad dictum maleficium faciendum ultra sex personas non fuerunt : cum jura ct statuta de pacis frac­tione , non solnm^plures personas, sed etiam unam de facto pacem posse frangere ostendatur manifesté. Acia fuerunt hæc Carcass. ni domo D. regis, etc.

Sans date (circa: entre 1274 et 1279) Assignation par le sénéchal de Carcassonne à Barthélémy Dupuy de rendre hommage pour une possession qu’il à «la Condamine de Vases» et autres lieux.

Un feuillet daté de 1279, mentionne une enquête faite par devant le châtelain de Montréal, à la réquisition de Raymond Dupuy, concernant la haute justice de Podio-Nautério.

Un autre feuillet attaché au précédant mentionne l’état de certaines possessions de ce Raymond Dupuy sur le lieu de Pennautier. Notons bien que rien ne confirme, mais que rien n’infirme que ce Ramond Dupuy soit le fils de Barthélémy de Podio (Dupuy), bien que les noms, dates et les lieux correspondent.

1284, un certain Arnaud Morlana est recteur (abbé) du village.

1285, pridie calende octibris, une affaire ressort d’une enquête faite par les inquisiteurs sur le lieu de Pechnautier après une déposition d’Arnaud Mata, clerc de Carcassonne, par devant B. Evêque d’Alby. Cet Arnaud s’était rendu hérétique pendant sa maladie et qu’il les avaient adoré, avec Guillaume Bruneti official de Carcassonne, Arnaud Morlana recteur de Pechnautier, Jorlain Ferroli, chevalier, qui fut après official du Razès et qui les adora une fois official, Raimond de Palaiano, chevalier et autres personnes…..

L’enquête montre aussi, que tous ces hérétiques ont voulu corrompre Bernard de Lagarrigue, familier des inquisiteurs et de l’inquisition de Carcassonne, à la prière de l’archidiacre, de l’official et des consuls de Carcassonne, moyennant une certaine somme d’argent, de voler puis de brûler ou de leur remettre les livres de l’inquisition contenant les dépositions de Carcassonne.

Même année (1285), VIII° jdus fébruarij, déposition de Barthélémy Cerdani, clerc de Pechnautier, contenant qu’Arnaud Morlana, recteur de Pechnautier, s’était rendu hérétique en présence de Sancius Morlana archidiacre de Carcassonne , son frère, de Pierre d’Aragon de Carcassonne, Bernardus Morlana, Guillem Cortes, Raimond Morlana, Guillem Ysarn Bruneti et Johannes de Cavanac.

Déposition retenu par Fr. Joanne Galaudi, inquisiteur, en présence et témoins de Fr. Joannis de Felgosio, Bernard de Malves, Arnaud Archembaud et Maître Raimond de Malves Notaris Inquisitionis.

Le V° des kalandes d’aprilis de l’an 1289, fut l’audition de Béranger Pomilli, clerc marié de Narbonne,

Prédicateur questeur pour l’œuvre des ponts et des églises, dans les diocèses de Carcassonne et de Narbonne, qui déclare devant le frère Guillaume de Saint-Séquano, inquisiteur, qu’il avait prêché durant la célébration solennelle de la messe, quoiqu’il ne su point le latin et ce dans les églises de Pennautier, d’Aragon, de Villesèquelande, de St.-Eulalie, de Corneille, de Montclar, de Rouffiac.

Durant ces messes il tenu diverses propos fabuleux, qu’il tenaient des «bonhommes» (hérétiques cathares), dont il se rétractait et demandait pardon et pénitence.

Déposition reçu en présence des frères prédicateurs, Pétro de Leva, Pétro Régis, Joanne de Felgosio, par Raimundo de Malverii (Raymond de Malves) «Notario Inquisitori».

Même année, du dimanche après la st.-Martin d’hivers. Déposition par devant le frère Guillaume de Saint-Séquano inquisiteur de Bertrand de Camone, prêtre, diocèse de Carcassonne, déclarant, qu’Arnaud Morlana, recteur de Pennautier, ne disait jamais son bréviaire, et qu’il disait «comment ont pouvait croire de le pain et le vin fussent changés au sacrement et que ce fut le corps et le sang de Jésus-Christ et que si les laïcs et les clercs, entendaient les écritures comme lui, ils croiraient aussi peu que les juifs et les sarrasins (musulmans) ».
Déposition reçu en présence des frères prédicateurs Simon Marsilianesi et joanne de Felgosio, par Raymond de Malves.

1296, c’est cette année là que le Roi de France, Philippe-le-Bel, échangea avec Guillaume de Voisins, la possession que ce dernier avait en la seigneurie de Limoux, contre les fiefs de Cuxac-Cabardès, de Pezens, de Grèzes, de Villalbe, de Roullens, de Maquens et du fief nommé de Pierre-Roger (Labastide-Rougepeyre).

Il faut rappeler que ce Guillaume, fut le descendant de Pierre 1er de Voisins, lieutenant de Simond de Montfort durant la croisade contre les Albigeois.

Preuves sur l’histoire:

Docunentation réalisée grâce aux ouvrages consultés aux organismes suivant:
– Bibliothèque Municipale de Carcassonne.
– Archives Départementales de l’Aude.
– Bibliothèque Nationale de France, (BnF, Gallica en ligne).
– Diverses archives en ligne.

T.:tôme / col.: colonne / pr.: preuve / Pg: page / f°: folio / Mss.: manuscrit / coll.: collection / M.: Mahul / D.: Doat / H.G.L.: Histoire Générale de Languedoc

1202: Mahul, T.VI-2, Pg 420. / H.G.L., T.VIII, Pg 473, 474, 475. / preuves sur l’Histoire N° XXXV, Pg 554, 555. / Doat, vol 169, f°92 et 93.

1210: Mahul, T.VI-2, Pg 420, 421. / H.G.L., T.V, Livre XXI, Pg 153, preuve LXXXIX.

1218: Mahul, T.VI-2, Pg 420.

1222: H.G.L., T.V, Livre XXIII, Pg 305 et suivantes, pr LXV.

1224: H.G.L., T. V, Livre XXIII, Pg 318, Preuves LXXXII. / T.5, preuves sur l’histoire, Pg 624, pr n°CXIII.

1226: Mahul, T.VI-2, Pg 421. T.I, Pg 231. / Doat, vol 90, f°128.

1238: Mahul, T.VI-2, Pg 450. et T.I, Pg 92 Montolieu abbaye. / Galia Christina, VI, Col 983.

1240: Mahul, T. VI-2, Pg 421. et T.I, Pg 169 G. de Puylaurens, chronique. / H.G.L., T.VI, Livre XXV, Pg 23, 24, 25.

1241: H.G.L., Preuves sur l’histoire, Pg 427, pr XXVI. Trésor des Chartes du Roi, sac 7, n°106 (J.316-original)

1242: Mahul, T;VI-2, Pg 449. / Doat, vol 253, f°684 au bas recto.

1246: Mahul, T.VI-2, Pg 421. / Inventaires sommaires des hommages et dénombrements, f°279.

1246: Mahul, T. ??, Pg 211. / Doat, vol 153, f°240 verso.

1246: Mahul, T.VI-2, Pg 421 et suivantes. / Doat, vol 153, f°204.

1247: Mahul, T.VI-2, Pg 454 (Rosilhes).

1248: Mahul, T.VI-2, Pg 449. / Registrum Curioe Francioe.

1254/1255: Mahul, T.VI-2, Pg 425-426. / Doat, vol 154, f°90 verso.

1254/1255: Mahul, T.VI-2, Pg 426. / H.G.L., preuves sur l’histoire, T. 6. Pg 504, 505. Pr n°XCIX.

1255/1256: Mahul, T.VI-2, Pg 426. / H.G.L., T.6, Livre XXVI, Pg 125, pr n° LVIII.

1257/1258: Mahul, T.VI-2, Pg 426. / H.G.L., T.6, preuves sur l’histoire, Pg 517, 518, pr n°CXIV. / Doat, vol 255, f°791.

1259/1260: H.G.L., T. 6, preuves sur l’histoire, Pg 523, 524, 525. Pr n° CXX.

1262: Mahul, T.VI-2, Pg 426. / Fond Baluze, Acta Inquisition Carcassonne, latin 5954 A, Mss., Pg 56. / Fond Baluze, Pg 79, 80 n°68. / Pg 89 n°81. / Pg 93 n°89-91. / Pg 76. / F°179.

1262/1263/1264: Mahul, T.VI-2, Pg 427. / H.G.L., T.6, preuves sur l’histoire, Pg 535, 536 pr n°CXXX. et Pg 536, pr n°CXXXI. / Bibliothèque Nationale, Mss, Inquesta de Albigensibus, 70 feuillets.

1264, Mahul, T.VI-2, Pg 427. / H.G.L., Coll. Privat, livre XXVI, Pg 886, LVIII. / Beugnot, Les Olims ou Arrêt du parlement, T.I, Pg 194, XV.

1265: Mahul, T.VI-2, Pg 427, 428. / H.G.L., Coll. Privat, T.6, Pg 264, 265, 266. / Doat, vol 154, f°269.

1265: Mahul, T.VI-2, Pg 452. / Hommages et dénombrements, f°258 verso.

1266: H.G.L. T.??, f° 1509 et suivantes. 1268: H.G.L. T.??, col. 1599, n°520-II, coll. 1630 et suivantes, CCCLV.

1269: Mahul, T.VI-2, Pg 445, 446. / H.G.L., T.6, Preuves sur l’histoire, Chartes du Roi, Pg 609, 610, 611, pr n°CLXVI. / Pg 532, pr n°CXLII. / Pg 553, 554, pr n°CXLIII. / Pg 554, 555, pr n°CXLIV.

1269/1270: H.G.L., T.6, Preuves sur l’histoire, Pg 561, pr n° CXLIX.

1271: Mahul, T.VI-2, Pg 428. / H.G.L., T.6, Livre XXVII, Preuves sur l’histoire, Pg 163 et suivantes, pr n° III. / Pg 566, 567, 568, pr n°CLIV.

1272: H.G.L., T.6, Livre XXVII, Pg 173, 174, pr n°XIII. / Preuves sur l’histoire, Chartes du Roi, Pg 601, 602, 603, pr n°CLX. / Pg 603, 604, 605, pr n°CLXI. / Pg 605, 606, 607, pr n° CLXII.

1273/1274: Mahul, T.VI-2, Pg 450, T.III, Pg 302, Montréal. / H.G.L., T.6, Livre XXVII, Pg 182, 183, pr n°XXVIII. / Doat, vol 71, f°542, Ville de Montréal, Registrum Curioe Francioe.

1267/1274: H.G.L., T.5, col 1439. / Doat, vol 60, f°43 à 54.

1279: Mahul, T.VI-2, Pg 428.

1284: Mahul, T.VI-2, Pg 446. / M., T.V, Pg 640, Inquisition.

1285: Mahul, T.VI-2, Pg 446. / M., T.V, Pg 643. /Doat, vol. 26, f°288 recto. / D., vol. 26, f°254 verso. Archives de l’Inquisition de Carcassonne.

1289: Mahul, T.VI-2, Pg 449. / M., T.V, Pg 646. / Doat, vol. 26, f° 313 verso.

1289: Mahul, T.VI-2, Pg 446. / Doat, vol. 26, f°286 verso.

1296: Mahul, T.VI-2, Pg 449./ H.G.L., T.6, Pg 82, addition de: Du Mège.

Extrait de L’histoire générale de Languedoc, par Dom Claude de Vic et Dom Vaissette « religieux bénédictins de la congrégation de St. Maur ». Concernant les preuves de l’activité de Barthélémi Dupuy (de podio).

H.G.L., T.6, preuves sur l’histoire, Pg 517, 518, pr n°CXIV.
CX1V.
Extrait de quelques actes touchant les vicomtes de Lautrec , les seigneurs de Castres, etc.
 ( an 1257  )

Anno MCCLVII. I. D. Noverint, etc. quod D. P. de Autolio miles , senescallus Carcassonæ et Bi­terris, recepit litteras D. regis Francorum pendentes, sub hac forma.
Ludovicus D. G. Francorum rex senescallo Carcassonæ , salutem. Mandamus vobis , quate­nus si Berlrandus vicecomes Lautricensis , amicis illius, ob cujus mortem in nostra prisione tenetur, cc. libras dare voluerit, et ter­ram quam ratione hæresis tamquam commissam petit, penitus eis qnitaverit, et ab amicis suis quitari fecerit, et amici prædicti mortui isti paci consentiant et ipsam gratam habeant ; vos eundem deliberetis sine difficultate quacumque; ita tamen, quod si inter partes controversia fuerit aliqua super ejusdem terræ quitatione et controversia, hujusmodi ordinationi vestræ stent in amnibus ambæ partes. Volumus tamen , utab ipso vicecomile prius recipiatis bonam securi­tatem , quod in instanti nativitate B. J. B. iter arripiet transmarinum et quod in partibus illis per biennium moram faciet, et in reditu suo secum afferet litteras magistri Templi vel Hospi­talis testimoniales, quod per biennium fecerit mdram ibidem. Datum apud Slampas, Domi­nica post festam sancti Nicolai, anno Domini MCCLVll.
Item, dictus senescallus el alias litteras D. regis clausas recepit, sub hac forma.
Ludovicus, etc. senescallo Carcassonæ , etc.
Mandamus vobis, quatinus matrem illius, cujus mors imponitur vicecomitide Lautrec, ab eodem vicecomite, et ab aliis quo9 vobis nominaverit assecurari faciatis, jus faciendo ; non permitten­tes eandem ab illis, velab aliis indebite moles­tari : significantes eisdem , quod si eidem , vei aliquibus de parentela sua aliquod mali acciderit, eisdem forte poterit imputari.
Die igitur Mercurii post primam diem Domini­cam quadragesimæ, praedictis litteris perlectis coram D. Bertrando vicecomite Lautricensi, et D. P. vicecomite Lautricensi, D. Isarno, D. Ber­trando , et D. Amalrico viceconiitis fratribus suis, et coram amicis, et consilio ipsorum , nec non et coram D. Ermenjardi de Paulino matre prae­dicti mortui, et coram amicis et consilio ipsius ; facta interrogatione à prædicto senescallo, si praedictam pacem gratam habent et consentiunt ambæ partes , responderunt, habita delibera­tione el consilio, etc. sponte non deceptus pro­misit in manibus dicti D. senescalli, quod in instanti nativitate B. J B. iter arripiet transma­rinum, et in partibus illis faciet moram per biennium, et in reditu suo afferet secum litteras magistri Templi vel Hospitalis testimoniales quod per biennium fecerit moram ibidem : Et si prædicto festo non arripiet dictum iter ; vel si in partibus transmarinis non ‘faciet moram per biennium, vel si in reditu suo non afferet secum litteras magistri Templi vel Hospitalis testimo­niales, quod per biennium fecerit moram ibidem, obligavit se, quod possit de ipso fieri sicut de forbannito, ubicumque posset reperiri ; et quod tota terra sua cadat in commissum ; et insuper quod solvat D. regi Franciæ , et prædicto senes­callo , pro ipso, jt. marchas argenti, et de hoc dedit fidejussores D. P. vicecomitem Lautricensem, D. Bertrandum, D. Isarnum, et D. Amal- ricum vicecomites Lautricenses fratres; D. Sicardum de Monte-alto, D. Sicardum de Muro- Veteri, D. G. de Minerba, Guillermnm de Monasterio, Bertrandum de Villaneria, Donatum de Matvinol, Sicardum de Turre , Rocham de Lautrico , Gausbertum Aainardi, Bernardum de Paulino, Sicardum de Cabanis milites ; Bertran­dum de Calliaco, Ponlium de Prato-veteri, Arnaldum Pilosii, Raymundum de Solomiacho, Pontium de Solomiacho, Philippum de Solomia­cho , Isarnum Cabriol, Bartholomæum Alan , Arnaldum de Malorgis: qui omnes .prædicli, inde se obligaverunt D. regi et D. senescallo prædicto, stipulanti pro ipso, sub obligatione omnium bonorum. Insuper idem D. Bertrandus quittavit penitus prædictæ D. Ermenjardi et successoribus suis , totam terram , cum hominibus et foeminis , cum feudis et servitiis,,etc. quam ipsa , vel Guillelmus de Paulino vir suus, vel eorum filius quondam ab ipso D. Bertrando tenebant, vel ab antecessoribus ejus : totum illud jus quod ibi habebat, vel habere poterat, vel perlinere, ratione commissi, hærcsis ; vel ratione directi dominii, vel utilis, vel rationo feudi, vel ratione domaniæ , seu quacumque alia ratione; ipsam a fidelitate et iiomagio absolvens et quilans, et de prædiclis cc. libr. Tur. satisfecit prædictæ D. Ermenjardi : ita quod ipsa inde se tenuit pro contenta. Prœterea D. P. vicecomes Lautricensis, D. Bertrandus, et D. Amalricus fratres, quitaverunt prædictæ D. Ermenjardi tolam terram quam G. de Paulino vir ejus, vel illius ejus, unquam tenuerant ab ipsis, cum hominibus, dominiis, etc. Quitaverunt etiam eidem D. Ermenjardi quidquid petere poterant ratione commissi, liæresis, vel alia aliqua ra­tione in tota lerra quam ab ipsis tenebat apud Lautricum et in loto Lautrigesio, vel alibi ; salvo et retento sibi in ipsa lerra jure feudi in fideli­tate, et in aliis redeventiis debitis. Et quod universa praedicta et singula D. Bertrandus vicecomes Lautricensis senior, D. P. vicecomes Lautricensis, D. Isarnus, D. Bertrandus , et D. Amalricus fratres, perpetuo servent et numquam contraveniant. etc. Et eodem modo prae­dicta Ermenjardis de Paulino, Raymundus Saixietus frater ejus, Petrus Vassalli , et Ray­mundus de Brolio, pro se omnibus amicis suis prædietam pacem approbaverunt, elc. Acta sunt liace Carcassonæ , in consistorio ubi causæ ven­tilantur, in domo ubi senescalli commorari consueverunt, anno quo supra, idibus Februarii, in praesentia et testimonio D. senescalli antedicti, D. Philippi de Monte-forti, D. Olivarii de Ter­minis , D: Lamberli de Tnrcyo, D. Simonis fratris ejus, D. Guillermi de Vicinis, D. P. de Grava , D. Fortardi de Penna , D. Philippi Goloyn, D. Guillermi de Podio militum ; magistri Guillermi de Banlieriis , magistri B. de Podio-Suirano judicum D. senescalli praedicti, magis­tri Bartholomæi de Podio-Nauterio jurispe­riti , etc.
Noverint, etc. quod cum controversia verteretur inter D. Philippum de Monte-forti junio­rem ex una parte, et D. Petfum vicecomitem Lautricensem ex altera , super castro de Affiaco, quod dicebat D. Petrus à se deberi tenere sicut à domino, et sibi fuisse commissum ; et super alberga de Graoleto, in qua D. Petrus prædictus se dicebat habere quartam partem, et super riparia de Berens in qua idem D. Petrus D. Philippum sibi injuriari dicebat in aliquibus locis, videlicet in manso de la Ferragudia , etc.

Et mediate portus de Insula : quæ prædicta loca jam dictus D. Petrus dicebat esse de caslelania de Berenx, ex eo quod includuntur his terminis, videlicet rivo de Avione ex una parte, etc. Ambæ partes voluntate spontanea et consensu, supra dictis controversiis universis et singulis compro­miserunt in nobiles viros D. Petrum de Vicinis, D. Petrum de Grava, et D. Bouso de Monasterio milites, sicut in arbitros, arbitraires, etc. sub poena centum marcarum, etc. pro qua pœna solvenda parti ordinationem dictorum arbitro­rum servanti, à parte scilicet non servante, fide jusserunt pro ipso D. Philippo nobiles viri Frotardus de Penna , et Guillelmus Peluli mili­tes , et pro D. Petro vicecomite, Isarnus et Ber­trandus fratres ejusdem, Guillelmus de Podio, et Aymonius Raynardi, etc. Dictus vero D. Pe­trus de Vicinis pro se el suis coarbitris, visis et auditis rationibus utriusque partis, etc. ordina­vit, approbavit et laudavit suum arbitrium pronuntiando de castro de Affiaco in hunc mo­dum ; videlicet quod D. Petrus vicecomes et ejus uxor D. Vacqueria, pro sc et suis, liberent in perpetuum et absolvant, si quid juris habent in castro de Affiaco, etc. cedant D. Philippo jam dicto, elc. Idem , D. Philippus pro se et suc­cessoribus suis det, cedat, et concedat eidem D. Petro et ejusdem uxori præscriptæ et suis, cas­trum de Grava Albiensis dioecesis, cum omnibus suis pertinentiis, etc. Et medietatem villae d’Aus- sac quam idem D. Philippus modo tenet, etc. Item, D. Petrus vicecomes debet tenere in feu- dum à D. Rege Francorum loca sibi et suis superius concessa, etc. Acta fuerunt hæc apud sanctumBartium, anno D. mcclviii. ix. kal. Junii: in quorum omnium testimonium , nos praedicti arbitri, ad rei gestæ firmam memoriam, sigilla nostra huic carlæ duximus appendenda , etc. Et nos idem Philippus de Nonteforti, et Petrus vicccomes jam dicti sigilla nostra similiter feci­mus apponi.

H.G.L., T.6, preuves sur l’histoire, Pg 535, 536 pr n°CXXX. et Pg 536, pr n°CXXXI.

CXXX

Acte de Trencatel, auparavant vicomte de Béziers.

( An. 1263 )

Anno D. I. MCCLXIII. Noverint, etc. quod nos Trencavellus quondam vicecomes Biterrensis, el nos domina Saurina vicecomilissa, uxor ejus, et nos llogerius de Biterri, et Raymundus Rogerii filii eorum, omnes in simul, sponte, etc. ven­dimus…. excellentissimo D. nostro Lodovico D. G. régi Franciæ illustri, et D. F. de Autolio militi senescallo Carcassonæ el Biterris, et vobis magistri Bartholomæo de Podio judici curiæ Car­cassonæ . procuratorio nomine ejusdem D. regis recipienti, castrum de S. Martino de Villa- Rectam in Redesio, cum omnibus juribus et pertinenliis et terminifs suis et cum terminio S. Petri de Talabuxo, cum jurisdictione, et cum expletis cum homnibus et tatliis, et generaliter cum omnibus aliis juribus, valentia LVI. tib. XIII. sol. Turon. de annuo redditu, computatis in hoc expletis ; quæ omnia habebamus in assisiam ab eodem D. rege. Banc autem vendilionem faci­mus, pro pretio dc. x. libr. Turon. de quibus plenè et intégré à prædicto D. senescailo nomine D. regis, nobis est plenariè numerando satis­factum , etc. Insuper nos domina Saurina prae­dicta , renuntiamus omni juri hypotecæ dolis nostræ, et donationis propter nuptias, et bene­ficio senatus-consulti Veliciani, etc. Et sit no­tum , quod praedictum pretium fuit constitutum et taxalum, salvis vendis D. regi, scu loriscapio contingente dictas venditores, pro medietate. El ad majorem rei firmitatem, nos Trencavellus, et D. Saurina uxor ejus, præsenti publico ins­trumento sigilla nostra duximus appendenda : volentes et consentientes, quod si prædicta sigilla removerentur vel frangerenlur, quod praesens Instrumentum nihilhominus integram habeat fir­mitatem. Actum Carcassonæ ; in testimonio Bernardi Filioli, Guillelnn de Lauro, Pétri Furnerii civium Carcassonæ, etc.

CXXXI.

Aveu et dénombrement rendu an Roi, par le comte de Foix.

(ann. 1263 )

Notum sit, etc. quod D. P. de Autolio, senescallus Carcassonæ et Biterris, transmisit D. R. D. G. comiti Fuxensi, quandam litteram excel­lentissimi D. regis Franciæ, per Petrum de Provino vicarium Carcassonæ, cujus ténor talis est.

Ludovicus D. G. Francorum rex, dilecto et fideli suo comiti Fuxensi, salutem el dilectionem Mandamus vobis, quatenus feudum quod à nobis tenetis, senescailo nostro ostendatis seu ostendi faciatis. Datum apud Regalem-monteui, die lunæ ante Nativitatem B. J. B.

Et stalim receptis dictis litteris, per dictum senescallum ad eum missis, dictus D. comcs Fuxensis comparuit coram prædicto senescailo, anno D. MCCLXIII. III. idus Septembris, pro præ­dicto mandato D. regis complendo ; et ratione dicti mandati recognovit dicto senescailo, feu­dum quod à D. rege tenet, in hunc modum : et ad ostensionem dicti feudi, tradidit quandam cedulam recognitionis dicti feudi, cujus tenor talis est. Hæc sunt nomina castrorum et villarum quæ vel quas D. comes Fuxensis tenet à D. rege Francorum in fcudum. In dioecesi Tolosana, vi­delicet castrum Montis-Lauderii, et forciam de Boiano, et S. Saturnini, et de Lobela, et deVulh, et de Faiaco, cum terminiis et pertinentiis eorumdem. Item tenet ab eodem nemora el superdominalionem domus Bolhonæ, et de grangiis sitis in nemoribus supradictis, et villam de Mazeriis, et superdominationem grangiarum de Entrambis-aqui, de Ampoladio, de Artenacho, et de Tor. Item, super dominationem hospitalis S. Johannis dei Tor, et grangiam de Comba- longa. Item, castrum deMonte-alto in Bolbona, cum pertinentiis el terminiis ejusdem. Ilem , villarium de Crion. cum terminiis suis. Item, villam de Verneto, cum pertinentiis suis. Item, castlardum de Bolbona, cum perlinenliis suis.
Item, villam de Varnhola, Julagneto et de Rippis, cum suis pertinentiis. Item, villam de Varilis, et Terracium, et vallem de Villa-nova-Trasquene, cum suis pertinentiis, et Bastidam Ro­gerii de Monte-lauro. Item, villam de Campranhano, et de Vallibus, et de Rivo, de Pela port, et de Lobenx, cum pertinentiis suis. Item, cas­trum de Monle-acuto, cum perlinenti suis.
Item, villam de Cuber iis, de Fornhols, de Cuelhas, et de Rosant, cum suis pertinentiis. Item castruin de S. Bausilh, et villam de Avenagas, cum suis pertinentiis. Item, superdominationem castri de Autitz. Item, villam S. Vitoris, et de Fita, et de Scocia, et de S. Amancio, cum suis pertinentiis. Item, villam de Avezacho, cum per­tinentiis, et villam de Bonhaco, cum pertinentiis, suis. Itera, castrum de Savarduno, et castrum de Rodelha, et de Baulanis, et castrum de Cante, et castrnm de Abatul, et castrum de Lissacho, et villam et domum S. Quiricii, et castrum de Orcianis, et villarium de Marlacho, et castrum de Bria, et castrum de Caselis, et castrum de Unzento, et castrum de Duroforti, et bastidam et villam de Justinhaco, cum pertinentiis et domi­nationibus eorumdem.
Item, forsiam de Fussonis, cum pertinentiis suis. Item superdomina­tionem abbatiae Calertii ordinis Cisterciensis, cura grangiis suis de S. Juliano, cum pertinentiis suis. Item, superdominationem abbatiæ Lezati, et villae ejusdem, et villæ S. Ybarcii, cum villariis, dominationibus et pertinentiis terræ Lesatensis, ad dictam abbatiam perlinentibus. Item, castrum de Fossato, et de Castlardo, cum pertinentiis suis.
Item, terram Dalmazanesü; scilicet Dalmazanum, et Villam-novam, et Gardelam, et Tessents, et Bategas, et Faisiam, et castrum de Mêlas, et de Lupo-alto, et de Suiranis, et de Bello-podio, de Furnellis, de Toarcio, et de Albiacho cum eorumdem pertinentiis et domi­nationibus.
Item, castrum de Mone-bruno, et villarium de Castelono, et nemora de Argan. Item, castrum de Camarada, et castrum de Montefano, cum suis pertinentiis. Item, superdomi­nationem grangearura domus Combæ-longæ, de Portæ-clusa, et de Burgidor, et Villa de Cam­pania. Item castrum de Bordis, et forciam de Fauros, cum suis pertinentiis. Item, superdo­minationem et proprietatem quam tenet in castro de Roquabruna, et in castro-novo de Serone, et superdominationem quam tenet in terra Seronis, quæ est in dioecesi Coseranensi. Item superdo­minationem abbatiæ Mansi-Asilii, et villæ de Savarato, et aliorum villariorum, seu villarum ad dictam abbatiam pertinentium, et terminios eo­rumdem. Item, castrum de Uniaco, eum suis pertinentiis.
Item, tenet in feudum à D. rege superdominationem castri S. Michaelis, et villam de Caselis quas DD. de Ganato tenent ab eo ; de qtia villa de Caselis est spoliatus hostiliter, et per vim, per senescallum D. comitis Pictaviae et Tolosæ à VI annis citra. Item, tenebat, quando venit ad servilium D. regis Franciæ, quartam pariem castri Catvimontis, cnm ejusdem domi­nationibus, et ibi tenebat suam aulam, et ha­bebat mullos homines, et casaiagia propria, dc quibus fuit spoliatus per D. comitem Tolosanum. Item adjicit idem comes Fuxi, quod castrum de Salers, et pertinentiæ ejusdem, et de feudo et dominatione castri de Savarduno; et seraper de­buit esse. Item medietatem Bastidæ, scilicet par­tem Sicardi de Bello-podio.
Item, castrum de Collia, et Bastidam de Podio Dazeu, et Sar- rautam, et Vallem, cum suis pertinentiis, et S. Quintinura, et castrum de Quier-Escaujos, cum suis pertinentiis. Item, tenet D. comes omnia feuda quæ habebat circa villam Appamiarum, vel aliquis lenet ab eodem, vel tenere debet extra aquas, à D. rege Franciæ, cum suis pertinentiis. Item, tenet in diœcesi Convenarum à dicto D. rege, castrum de Aulo, et de Cassanha-bela, et de Seglâ, et de Peirozel, cum suis terminiis et pertinentiis suis.
Item, tenet villam de Cadarceto, cum terminiis suis. Item, tenet à D. rege prædicto terram de Bolbestre, et castra ; quam terram et castra tenet D. comes Convenarum à dicto D. comite Fuxensi in feudum : videlicet Montebetaut, la Fita-novella, la Ficela, Gozencs, S. Crysantum, Tressac, Planum de Bolbestre, Gensac, S. Victorem; et Insulam, et Gotavernissa cum omnibus juribus et pertinentiis eorumdem. Itein, tenet ab eodem totam terram quam habet in Carcassesio. Dicit etiam et profitetur dictus D. comes, quod si aliqua fuerint omissa, quæ ipse teneat à D. rege, quæ in præsenli scriptura non sint posita, quod ipse visis instrumentis suis, et indagata diligenter veritate cum senioribus terræ suæ, quod ipse illa ponet, et exprimet et speci- ficabit. Acta sunt hæc in palatio civitatis Carcassonæ, in praesentia et testimonio magistri Bartholomaei de Podio judicis curiæ Carcassone D. regis, B. Stephani archidiaconi Carcassonæ, Sancii Morlana canonici loci ejusdem, Bernardi de Salio de Fontiano, Petri de Provino vicarii Carcassonæ, Lupi de Fuxo, Petri Rogerii de Mirapisce, etc. Joannisde Dardeis armigeri ip­sius senescalli, magistri Guillelmi clerici ejusdem senescalli, Bertrandi de Aniorlo, etc.

H.G.L., T.6, preuve sur l’histoire, pg 530,531, pr. n°CXLI.

CXLI.

Accord des vicomtes de Lautrec entre eux, et entre Philippe II de Montfort, seigneur de Castres.

(an. 1268)

Noverint, etc. quod cum diversæ quaestiones verterentur, etc. inter nobiles viros D. Philippum de Monteforti, filium nobilis domini Thiri ex una parte, et D. Amalricum vicecomitem Lautricensem, super poena cccc. marcharum argenti quam ut commissam in quodam compromisso de quibusdam lignis et pignoralionibus dictus D. Philippus petebat, et super commisso feudi cas­tri de Ambriciu quod dictus D. Philippus petebat tamquam commissum patri suo ex quibusdam causis, et super incursibus haeresum quos dictus D. Philippus petebat in terra vicecomilum Lau- tricensum, à dicto Amalrico, et à fratribus suis, et à Sicardo vicecomile Lautricensi consanguinco ipsorum ; et inter praedictos vicecomites Lautricenses, videlicet D. Guidonem de Lautrico, D. Bertrandum, D. Amalricum vicecomites Lautricenses, et D. Beatricem uxorem quondam no­bilis viri D. Sicardi Alamanni ex una parte ; et Sicardum vicecomitem Lautricensem, consanguineum eorum ex altéra, de possessione medieta­tis castri de Lautrico et vicecomitatus dicti castri.
De prædiclis quæstionibus et de omnibus aliis quæ inter ipsos sunt usque ad diem praesentem, ad hujusmodi compositionem amica bilem coram D. Guillelmo de Cohardonomilite senescallo Carcassonæ et Biterris devenerunt; videlicet quod prædictus D. Amalricus supposuit se, et castrum de Ambricio, cum pertinentiis suis in manu et beneplacito prædicti D. Philippi, nomine D. Phi­lippi patris ejus domini dicti feudi: promittens ei quod dictum castrum eidem D. Philippo tra­det, ad mandatum ipsius, ad suum beneplaci­tum inde faciendum , sicut est domino ratione feudi faciendum, et quod de cætero nullatenus foris faciet, et se obligabit ad mandatum ipsius sub pæna quam ipse D. Philippus statuerit, cum consilio magistri Bartholomei de Podio judicis curiæ, et magistri Berengarii Peucici judicis d. senescalli, ad voluntatem ipsius D. Philippi. In­super D. Amalricus, D. Isarnus, D. Bertrandus vicecomes Lautricenses, nomine suo, et Sicardi vicecomitis prædicti, promiserunt dicto D. Phi­lippo , quod ipsi bona fide petent subsidium pecuniæ ab hominibus de Lautrico, et vicecomitatus ejus, et de tota illa pecunia quam inde ha­bere poterunt, dabunt dicto D. cccc. libr. Tur. pro expensis dictarum questionum, et ipsi vicecomites, præter Sicardetum , de residua pe­cunia quæ inde haberi poterit, levabunt alias cccc. Hb. si inde possunt haberi, et de residuo quod habebitur, ultra praedictas cccc. libr. Sicardetus habebit partem suam, et prædicti vicecomites partem suam; etsi contigerit, quod ho­mines castri de Lautrico ; et vicecomitatus ejus facere recusaverinlsubsidium supradictum, præ­dicti vicecomites promiserunt D. Philippo prae­dicto, quod ipsi movebunt stalim contra ipsos omnes quaestiones quas habent de feudis com­missis , et de hæresibus, et de caeleris crimini­bus , et de foriscapiis non salnlis, et ememlisi et praedictas quaestiones facient bona fide judi­cari , sine frustatoriis dilationibus ; et tola pe­cunia quæ inde habebitur , inter prædiclum D. Philippum et ipsos, sicut dictum est de dicta pecunia subsidii dividetur. Promiserunt etiam dicto D. Philippo, quod de dictis pecuniis nihil attingent, necin usus suos convertent; nisi prout est superius ordinatum : volentes quod collector pecuniæ praedictae, primo persolvat D. Philippo cccc. l. supradictas. Consequenter D. Isarnus vi­cecomes Lautricensis, D. Amalricus, et D. Ber­trandus fratres ejus, renunciaverunt pro se, et D. Guidone fratre eorum, et pro haeredibus D. Beatricis quondam sororis eorum, omni querelæ et petitioni quam faciebant, vel facere po­terant , contra praedictum Sicardum vicecomitem Lautricensern consanguineum ipsorum, de pos­sessione medietatis caslri de Lautrico, et vicecomilatus ejus, et de fructibus inde perceptis , et perpetuum pactum de non petendo fecerunt promittenles, et stipulantes, se facturos posse suum, quod haec omnia ratilicabunt D. Guido frater eorum , et liberi prædictæ Beatricis, et D. Sicardus Alamanni pater eorum.
Ad tuec no­bilis vir D. Philippus de Monteforti memoratus, remisit omnibus vicecomitibus Lautricensibus memoratis, et præsenlibus, nomine absentium, totam quæstionem quam eis faciebat, vel facere poterat de hæresibus terræ eorum , et de prae­dictis cccc. libr. et de comisso dicti feudi ; et pactum eis fecit de non petendo ex aliqua causa præterita, usque ad diem præsentem; et sic prædicti vicecomites et D. Philippus memorati in pace remanserunt, de omnibus quæstiombus et quærelis, quæ inter ipsos erant, usque ad diem præsentem, factis renuntiationibus ptsti­pulationibus hinc et inde. Insuper D. Isarnus vicecomes Lautricensis, D. Amalricus,et D. Ber­trandus fratres ejus, et Sicardus vicecomes Lau­tricenses consanguineus eorum, quod universa et singula supradicti observent, et nunquam con­traveniant, praedicto D. Philippo promiserunt, et super sancta Dei evangelia juraverunt, etc. Acta fuerunt hæc in palatio regali civitatis Carcassonæ , in Pratelio, in praesentia et testimonio D. Guillelmi de Cohardono militis senescalli Carcassonæ, D. Guidonis de Levis domini Mirapiscis, fratris Stephani Vaslinensis, fratris Poncii de ordine fratrum Prædicalorum inquisitorum hæreticæ pravitatis, D. P. D. G. abbatis sancti Affrodisii Biterrensia. D, Raymundi Fredoli archidiaconi Biterrensis, mag. Bern. de Porci ano officialis Carcassonæ, D. Berengarii Peucici ju­dicis D. sen. Carcassonæ,magistri Bartholomæi de Podio judicis Carcassonæ, mag. Symonis de Carcassona, mag. Johannis de Parisius, D. Joliannis de Burlatio, D. Stephani de Dardeis, d. Ray­mundi Abbani, D. Baudoni senescalli D. Philippi prædicti, D. R. de Podio domini Morreli, mili­tum , mag. G. de Vauro jurisperiti, D. G. de Po­dio de Albia militis, et Petri Marsendi notarii publici curiæ Carcassonæ, etc. anno D. I. MCCLXVIIIidus Septemb.

H.G.L., T.6, Preuves sur l’histoire, Chartes du Roi, Pg 609, 610,

611, pr n°CLXVI.

CLXVI.

Etats de la sénéchaussée de Carcassonne.

( An 1269 )


Noverint universi, quod cum consules civitatis Bitterrensis, et aliquae personæ quarumdam bo­narum villarum de senescallia Carcassonæ et Bitterris, exposuissent nobili viro Guillelmo de Cohardono, militi D. regis Francise, senescallo Carcassonæ et Bitterris, quod magna bladi ca­ristia in terra eminebat tali tempore inaudita, et cum magna instantia supplicassent, ut habito consilio, juxta regale statutum, defensum faceret generale de blado non extrahendo per terram, vel per aquam, de senescallia Carcassonæ et Biltterris , prædiclus D. senescallus, ad habendum super Iiis consilium, prælalos, barones terrarios, et consules civitatum senescalliæ Carcassonæ et Bitterris, per suas patentes litteras, apud Carcassonam convocavit in hunc modum.

Venerabilibus in Christo patribus et amicis suis charissimis, Dom. P. Dei gratia Narbonnensi archiepiscopo, Dom. P. Bitterrensi, Dom. P. Agathensi, Dom. Lodovensi, Dom. Magalonensi, eàdem gralià , episcopis ; et viris venera­bilibus et discretis DD. abbatibus infra scriptis , D. abbati S. Pauli Narbonensis, D. abbati Fontis-frigidi, D. abbatiS. Affrodisii Bitterrensis, D. abbati S. Jacobi Bitterrensis, D. abbati , S. Tiberii, D. abbati Vallis-maguæ, D. abbati Anianae, D. abbati S. Guillelmi de Deserto, D. abbati Villæ-magnæ, D. abbati Jucellensi, D. abbati de S. Aniano, D. abbati Lodovensi, D. abbati S. Pontii de Thomeriis, D. abbati Fontis-calidi, D. abbati de Quadraginta ; et nobilibus viris de vicaria Uitterrensi, videlicet D. Aymerico vicecomiti Narbonæ, et Amalrico de Narbonae fratri ejus , D. G. de Durbanno , D. Gauberto de Laucata, Berengario de Boutenacho , D. P. de Claromonte, Berengario Guillelmi domino Clari-montis , D. Guialfrido de Felgariis, Aymerico dc Claromonte , D. Berengario de Podio-Sorigario , Aymerico de Benats, D. Deodato Armandi, G. de Andusa domino Olargii, Sicardo de Muroveteri, Johanni de Insula, P. de Tezano; praeceptori de Pedenacio, praeceptori de Nebiano, præceplori de Perrosiis , præceptori hos­pitalis Jerusalem de Narbona, D. Priori de Cassiano; consulibus Narbonae, consulibus Bitterris, consulibus Lodovæ, D, G. de Lodova, D. Giraldo fratri ejus, P. de Villa-nova domino de Caucio, vicario de Florenciacho, vicario de Aviciano, Guilleimus de Cohardono miles D. Regis Franciæ, senescallus Carcassonæ et Bitterris, salutem et sincera; dilectionis affectum.
Cum imminens bladi caristia ab olim tali tempori inaudita , et clamor, et fames populi hujus terræ nos com­pulerint ad mandandum, quod defensum olim factum cum consilio, de blado non extrahendo per terram, vel per aquam  de senescallia Carcassonae et Bitterris observetur , donec didiscerimus an dictum defensum fuerit cum consilio dissolutum, ut in stalulis regalibus continetur , donec etiam vobiscum, et cum D. episcopo Tolo­sano , et cum aliis prælatis, et baronibus, et bonis viris de aliis vicariis nostræ senescalliæ, quibus eodem modo scripsimus , habuerimus consilium de novo deffenso faciendo, ad provi­sionem et succursum omnium gentium hujus terræ ; cum non solum in hac terra , sed etiam in multis aliis, longé et propè, caristia inva­lescat , et sit tempus non modicum bine ad mes­ses , exparte D, regis, et nostrà rogamus et requirimus vos DD. prælatos supradiclos, et vo­bis aliis mandamus, quatenus die Jovis post octavum diem Natalis Domini, ad nos apud Carcassonam personaliter veniatis, ad confe­rendum super bis, et ad dandum nobis consi­lium, ad honorem et commodum D. regis et vestrûm omnium, et cunctorum  populorum hujus terræ, et ad audiendum quædam nova statuta D. regis cl mandata quæ vos (angunt. Et quia sigillum proprium præ manibus non habe­mus , cum sigillo dilecti nostri magistri Bartholomæi de Podio. clérico P. régis, judice Carcassonnae, præsentes litteras fecimus sigillari. Datum apud Ulmos, die Jovis post festum B. Nicolai, anno Domini MCCLXXIV. Reddite litte­ras incontinenter portitori.

Eodem modo scripsit D. senescallus prælatis , et baronibus, et multis aliis bonis viris de aliis vicariis prædictæ senescalliæ ; videlicet D. epis­copo Tolosano, D. episcopo Carcassonæ, pro­curatoribus episcopatus et ccclesiæ Albiensis, D. abbati Montis-olivi, abbati Villæ-longæ , abbati Electensi, abbati Jocundensi, abbati S. Polycarpi, abbatiS. Hilarii, abbali Castrensi, abbati Candilii, abbali Ardorelli, abbati Caunensi, procuratoribus monasterii Crassensis , præposilo S. Salvii Albiensis, præceptori de Ulmis, præceptori de Rusticanis, præceptori de Doxinchis, præceptori deMagriano; D. rnarescallo Mirapiscis , D. Joanni de Monte-forli, DD. de Lumberiis, D. Jordano de Insula, D. Isarrno, D. Bertrando , D. Amalrico, Sicardeto , vicecomilibus Lautricensîbus ; D. Lamberto de Tureyo, D. G. de Canesuspenso, D. Joanni de Brueriis, Guillelmo de Vicinis, consulibus Carcassonæ , consulibus Albiæ. Qua die Jovis post festum Circumcisionis Domini, venerunt et comparuerunt coram Roberto de Cohardono, filio et tenente locum nobilis viri D. Guilielmi de Coliardono militis D. regis, senescalli Carcas­sonæ et Bitterris, et D. Aibanno ejusdem D. senescalli majore judice, et magistro Bartholomæo de podio, clérico P. régis, judice Carcassonnae, prælali, barones terrari , et alii infra scripti, videlicet D. P. archiepiscopus Nar­bonensis , D. P. episcopus Bitterrensis, D. P. episcopus Agathonsis, D. B. episcopus Carcassonensis, magister B, de Faiolis pro D. episcopo Lodovensi, D. Gr. abbas S. Pauli Narbonensis, D. P. abbas S. Afrodisii Bitterrensis, D, R. abbas de Quadraginta, D. Ar. abbas S. Ililarii, D. G. abbas Villæ-longæ, D- B. abbas S. Polycarpi, U. abbas S. Tiberii, D. abbas Jucetlensis, D. P. camerarius Montis-olivi pro D. abbate Montis- olivi, B. abbas de S. Aniano, pro se et pro abbate Fontis-calidi, utdicebat; prior de Laumeria pro D. abbate S. Pontii, ut dicebat ; fra­ter Sicardtis pro abbate Candilu ; DD. B. de Panato et G. Vigerii, canonici Albienses, pro procuratoribus ipsius ecclesiae, ut dicebant, fra­ter Rainoardus , monachus Crassensis, pro pro­curatoribus dicti monasterii, ut dicebat; prae­ceptor hospitalis Jerosolymilani de Magriano. liem comparucrunt D. Aymericus vicecomes et dominus Narbonse, D. Lamberlus de Tureyo, D. Gaufridusde Varanis miles senescallus D. De Monteforti, D. U. Abbanni, D. Philippus Goloynh, G. de Tureyo, filius quondam D. Simonis de Tu­reyo , Guillelmus de Vicinis domlcelhis, Ayme- ricusdeFoisscnx , pro Hugone Ademarii domino de Lumberiis. Item consules Narbonenses, con­sules Bitterrenses, consules Carcassonenses , consules Albienses, consules Agathenses, Et tunc prædicti DD. prælali, barones terrarii, et alii comparentes suprascripti, consuluerunt dicto lenenti locum D. senescalli, et judicibus prae­dictis , super deffenso bladi faciendo in hunc modum : consuluerunt DD. praelati, barones terrarii, et alii prædicti, quod Robertus de Cohardono, filius et tenens locum D. senescalli prædicti, faciatdeffensum bladi non extrahendi de terra, videlicet de senèscallia Carcassonæ et Bitterris, per aquam vel per terram; cum urgens necessitas immineat caristiæ. Item quod dictum deffensum faciat inter personas, et in locis ubi poterii et debebit de jure per sonescallum. Item dixerunt quod per hujusmodi consi­lium non intendunt sibi, vel aliis, aliquod prae­judicium generari. Item quod deffensum hujus­modi , postquam factum fuerit, custodiatur diligenter et cum omni fidelitate, praestito à custodibus de hoc super sane là Dei evangelia juramento, et quod statim custodes nominentur. Item quod eo durante nuili fiat gratia specialis. Item quod factum cum consilio, postea, infra tempus statutum, bono et maturo consilio prælatorum et baronum , minime dissolvatur. Hem quod dictum deffensum duret usque ad proximum festum Nativitatis B. Joannis Baptistae. Quibus auditis, et consilio prædicto pleniùs intellecto, nos praedictus Robertus, filius et locum tenens dicti D. senescalli, et Albannus judex major dicti D. senescalli, et magister Bartholomæus de Podio, clericus D. regis, judex Carcassonæ, praedictas conditiones seu protestationes facias à dictis consiliariis, praelatis, baronibus , et aliis, non admittimus cum D. rex sit in plena posses­sione, vel quasi, hujusmodi deffensum, et gene­raliter faciendi, et ad ipsum D. regem faciendi bannum, seu deffensum , generaliter pertineat jure suo; sed visâ, et diligenter inspecta ur­gente nccessitate ; et inspecto el habito consilio non suspecto,et maturàdeliberatione præbabità, et causae cognitione, quae consuevit in talibus adhiberi, facimus praesenti ediclo deffensum bladi non extrahendi de totà sencecallià Carcas­sonæ et Bitterris,el inhibemus ex parle D. regis, etD. senescalli et nostrà, quod aliquis de senescalliâ prædictâ non sit ausus extrahere bladum , vel per aquam , vel per terram , nec facere in aliquo contra deffensum praedictum ; et qui con­tra fecerit, vel in aliquo contravenerit, faciendo contra deffensum prædictum , etiam onerando ad extrahendum, statim ipso facto dictum bladum in commissum incidat, et fisci viribus vendicetur, vel ubi extractum contra deffensum fuerit, du­plici extimatione D. regis ærariosimiliter appli­cetur , et à delinquentibus exigatur: præcipientes firmiter , et districtè, vicariis , et bailivis, el aliis administratoribus D. regis in senescalliâ Carcassonæ et Bitterris constitutis, quod ad custodiendum  ista curam adhibeant diligentem, sub virtute præstili juramenti, donec de specia­libus custodibus sit provisum, adveniente D. senescallo , per dictum D. senescallum , si sibi visum fuerit expedire. Prædictum autem deffen­sum durare decernimus usque ad proximum festum B. Joannis Baptistæ ; praecipientes firmi­ter , quod pendente dicio deffenso nemini fiat gratia specialis, nec factum præsens bannum sine maturo consilio dissolvatur, juxta continen­tiam statuti antedicti, Acta fuerunt haec in civi­tate Carcassonæ, in autà episcopali Carcassonæ, quà aulà vocati et congregati fuerunt, per dic­tum D. locum-tenentem , et judices praedictos , en præsentià et testimonio D.P. major is archidiacone Carcassonæ , magistri R. Polayni canonici Narbonensis, magistri P. de Solario, magistri B. De Porciano officialis Carcassonæ, P. De Provino vicarii Carcassonæ magistri B. Chatmarii judicis Albigesii D. regis, magistri B. Sancii judicis Apamiarum, Savartesii et Fenoledesii D. regis, G. Barravi archidiaconi Agathensis, G. de Carollis procuratoris D. regis, D. Bereugarii canonici Carcassonensis, Jacobi Luchani, magistri Joannis de Perssins , Gr. de Palayano , B. de Ecclesia , R. G. Catalans, P. de S. Micbaeie, B. Salvatoris, Po. Hugonis de Tribus-bonis , B. Amati notarii, et pluriorum aliorum, et Petri Marsendi notarii publici, curiæ Carcassonæ D. regis, anno Do­mini MCCLXXIV. dic Jovis prædictà , m. Nonas Januarii, valdè tardé.

Post quæ, ciun aliqui ex prælatis et baronibus, videlicet R. pater D. archiepiscopus Narbonensis, et DD. Bitterrensis et Agathensis episcopi, et D. Aymericus vicecomes Narbonensis, et D. Lambertus de Tureyo, et D. Gaufridus de Varanis pro D. Joanne de Monteforti, ut dicebat, dice­rent quod de terris eorum ad ipsos perlinebat poenæ commissio, et emenda quæ levaretur oc­casione deffensi bladi effracti ; et idcirco protes­tarentur de jure eorum : dictus judex major dixit, quod prædiclas protestationes non admit­tebat, nisi quatenus justitia suaderet. Immd publice ibidem expresse inhibuit omnibus , quod nemo esset ausus levare poenam occasione def­fensi bladi effracti, exceptis gentibus D, regis : dicens, quod solus D. rex est in possessione, vd quasi, levandi poenas et emendas occasione prædictà generaliter de omnibus,de senescallia Carcassonæ et Billerris facientibus contra prae­dicta , et ad ipsum solum D. regem pertinebat exigere et levare pœnas, et emendas hujusmodi jure suo, prout est hactenus retroactis tempori­bus observatum. Actum anno, et die, et loco quibus suprà , et in præsentià et testimonio tes­tium prædiclorum.

H.G.L., T.6, Preuves sur l’histoire, Chartes du Roi, Pg 552, pr n°CXLII.

CXLII

Acte où il est fait mention de l’obligation de divers sei­gneurs de résider un certain temps à Carcassonne.

( an1269 )

De servitio debito D. regiper Terrarios senescalliœ Carcassonæ. Anno D. MCCLXVIII. X. kal. Junii D. Guido de Levis, marescallus Mirapicis obtulit D. G. de Cohardono militi, senescallo Carcassonæ et Bi­terris , quasdam litteras clausas D. regis sub iis Verbis.

Ludovicus D. G. Francorum rex, senescallo Carcassonæ. Dilecti et fideles nostri Guido de Levis marescallus Mirapicensis, Lanibertus et Si­mon de Tureyo, fratres. DD. Saxiaci et Podii-Terricii, Geraldus de Canesuspenso, et Johanna relicta quondam Petri de Vicinis de Limoso, no­bis per suas litteras intimarunt, vos eis et aliis terrariis senescalliæ vestræ praecepisse, quod ad opus Carcassonæ faciant residentiam, cum servitio quo nobis sunt obligati; unde cum prae­dicti milites ad excusationem prælendant, etc. Mandamus vobis, quatenus, nisi necessitas vel periculum immineat, de praedicta residentia fa­cienda , sufferatis eosdem, usque ad festum S. Remigii, etc. Datum apud Vernonum die sabbati ante Ascensionem Domini, etc.

Nobilibus viris et amicis suis carissimis, D. Philippo de Monteforti, D. Guidoni de Levis marescallo Mirapicis, D. Lamberto de Montilio, D. Lamberto de Limoso, D. Simoni fratri ejus, liberis D. Petri de Vicinis, D. Geraldo de Cane­suspenso, D. Guillelmo Abanni, et D. Raymundo fratribus, D. Berengario de Grava , D. Philippo Golonh seniori, et D. Philippo nepoti ejus, et fra­tribus ejus, Gerar do Arquerii, D. Gaufrido de Varanis, D. Guillelmo Acurati, el D. Raymundo fratribus, D. Guillelmo de Monteclaro, D. Stephanode Darderiis, D. Guillelmo Sigarti de Ventagione, D. abbati de Fonte-Frigido, Fulqueto de Compendio, Guillelmo de Arcicio, Guillelmus de Cohardone miles, et senescallus Carcassonæ et Biterris, salutem et sinccrani dilectionem. Mandamus vobis universis et singulis, ex parte excellentissimi D. regis Francorum firmiter et districte, et de mandato ejus speciali, hinc ad festum Ramorum Palmarum apud Carcassonam cum uxoribus et familiis vestris, et cum numero militum debito, in civitate Carcassonæ perman­suri ; et vestra domicilia facturi, pro servitio terrarum ac domorum quae à D. rege lenetis , quamdiu juxta beneplacitum D. regis nobis vi­sum fuerit expedire, quam diem àd hæc vobis peremptoriè assignamus. Alioquin ex tunc, juxta mandatum D. regis, quamquam inviti, terras vestras saysiremus , et fructus pro D. rege leva­remus. Datum Carcassonæ, nonas Febr. anno Domini MCCLXVIII.

Item, fuit madatum per litteras D. senescalli intrascriplas D. Petro Rogerii de Mirapifce, D. Isarno de Fano-jovis, D. Raynimulo de Ruppe- forti, Odardo de Monte-mauro domino Monte-blachi, Petro Amalrici de Vantagione, Galhardo de Toro, B. de Rabissacho, Stephano Martini, Johanni de Salletis, Johanni de Conchis, Be­rengario de Goginchis, D. Johanni de Brueriis,

D. Lupo de Fuxo , Guillelmo Petri de Duroforti, etc. Ad quam diem venerunt ad praedictam ci­tationem dicti D. senescalli Carcass. omnes terrarii infrascripti ; videlicet Guido de Levis marescallus Albigesii, et D. Mirapiscis, excusavit uxorem suam propter debilitatem ; D. Odo de Insula cum uxore sua, Johannes de Insula, D. Symon de Tureyo excusans uxorem suam prop­ter debilitatem, D. Garcias Ar. de Castro-Verduno, D. Petrus Rogerii de Mirapisce, excusans D. Isarnum fratrem suum propter infirmitatem, Guill. Bernardi de Duroforti, Lupus de Fuxo,

D. Raymundus Abbanus : D. P. Abbani, Johan­nes de Salletis, Petrus Amalrici, B. de Rapissacho cum uxore sua, D. Ermengardis de Pomaribus, pro se et liberis suis, D. Geraldus de Cane­suspenso. D. Jorris cum uxore sua; Folquetus de Compendio cum uxore sua, D. Johannes Golonh cum uxore sua, D. Johanna de Vicinis cum liberis suis, Stephanus Marani cum uxore sua, D. Guillelmus de Monte-claro cum ,D. Béa­trice uxore sua , D. Berengarius de Grava cum uxore sua, D. Vaqueria fiilia D. Lamberti de  Montiliis, D. Stephanus de Darderiis cum D. Alissendi uxore sua: Qui omnes supradicti ve­nerunt ad civitatem Carcassonæ ad mandatum D. senescalli ; offerentes se paratos obedire ejus mandato, et venire quotiescumque ci placuerit ad servilium D. regis; et cum per aliquos dies ibi residentiam fecissent; licentia per dictum D. senescallum postea recesserunt. Actum Carcas­sonæ dominica ante festum beati Barnabæ, annu D. MCCLXIX. In praesentia magistri Bartholomei de Podio judicis Carcassonæ. D. Arnaldi Filio­lis militis ;D. Aymerici de Aucellano militis, etc.

H.G.L., T.6, Preuves sur l’histoire, Chartes du Roi, Pg 554, 555, pr n°CXLIV.

CXLIV.

Actes touchant le don gratuit accordé au roi ou au comte Alfonse, par diverses villes de la province, pour le passage d’outre-mer.

(an, 1269. )

Alfonsus filius regis Franciæ , comes Pictaviæ et Tolosæ, universis, etc. Cum dilecti et fideles nostri consules et tota universitas viilæ nostræ Amilliani, Ruthenensis diœcesis, ex tuera liberalitate, et dono gratuito, subventionem gratio­sam nobis fecerint, usque ab summam mcc. lib. Tur. de quibus tenemus nos pro pagatis; nos subventionem hujus profitemur ab eisdem , gra­tis et liberaliter nobis factam ; nec intendimus, nec volumus nomine foeagii, vel cujuacumquc alterius servituris, nunc vel in posterum, occa­sione dictæ subventionis spontaneæ ab eisdem factæ, ipsis vel suis successoribus praejudicium generari. Datum annoD. mcclxix. mense Junii.Viro venerabili prudentissimo et discreto D. Berengario judici curiæ Carcassonæ, cives Al- bienses, salutem, cum omni reverentia et honore. Discretioni vestræ notum tieri volumus, quod nos vocato parlamento, prout moris est, convenimus inter nos, dare D. regi in adjutorium passagii sui c. marchas sterlingorum, sibi vel mandato suo in passagio persolvendas ; tali con­ditione apposita, quod D. rex det nobis suas patentes litteras, antequam solvatur dicta pe­cunia., quod ex ista donatione nullum fiat nobis nec civitati nostræ praejudicium in futurum , nec servitiis dandæ colleclæ , seu talluc, nubis nec civitati nostrae propter hoc imponatur : cum si­mus homines ecclesiæ, et ab omni liberi servi­tute ; et hanc promissionem vobis loco D. regis, sub praedictis conditionibus offerendam , nomine nostro et civitatis nostræ, Ramundum Cap-de-Maill, et Maderium de Raissac, cives nostros, duximus transmittendos : supplicantes vobis humiliter, ut hanc promissionem gratanter digne­mini acceptare ; considerantes gravamina et ex­pensas, quas pro facto D. regis et D. episcopi nos oportuit facere, in hoc anno. Datum Albiae xv. kal. Octobr. anno Domini MCCXLIX.
Noverint, etc., quod D. Bertrandus Lautricensis vicecomes, pro se et aliis dominis vicecomiti hus de Lautrico, inhibuit et deffendil Arnaldo Pilosi, et Ermengaldo Vena, et Sicardo de Solomiaco, et Petro Stephani de Careria, syn­dicis de Lautrico, pro se et aliis de universitate dicti castri, ne aliquid darent vel promitterent D. regi Francise, vel alicui alii pro ipso petenti pro passagio, vel ratione passagii ultra marini, et hoc deffendebat D. Bertrandus praedictus, pro se, ut dicebat, et pro aliis DD. vicecomitibus Lautricensibus, et super iis petiit fieri publicum instrumentum : et dicti syndici sibi fieri petierunt scilicet consimile instrumentum , pro se et aliis de universitate dicti castri. Acta fuerunt haec apud Lautricum, etc. xvi. kal. Maii, anno D. MCCLXX.
Viro provido et discreto D. magistri Bartholomae de Podio-nauterio, clerico D. regi Franciæ, judici Carcas­sonæ, Bertrandus et Amalricus vicecomites Lautricenses, salutem, etc. Domine vos rogamus, quatenus probos homines de Lautrico et Laulri- guesio, super iis quae ab eis exigitis ratione passagii D. regis prorogetis, usque ad diem Jovis post octavam Resurrectionis Domini ; ad quam diem nos, cnm probis hominibus præsentes erimus coram vobis, et in praemissis, una cum ipsis, facimus quod vobis et D. regi debebit et poterit complacere ; et quia sigilla propria non habemus, cum sigillo Pontii de Prato-veteri præsentes litteras fecimus sigillare, etc.

Ex parte universitatis castri de Senegas, et pertinentiarum ejus, fiat manifestum, discreto viro D. mag. Bartholomæo de Podio, etc. quod D. Bertrandus vicecomes Lautricensis venit hoc anno, eirca festum omnium Sanctorum ad vil­lam de Scnegas, et quaesivit toti universitati, quod sibi daret n. sol. Melgor. dicens hominibus dictae villae, quod illam pecuniam petebat eis, ex eo quia D. rex Franciæ petierat sibi dari ab ipso aliquod subsidium sui passagii transmarini ; dicens etiam eis, quod si ipsi darent sibi dictos D. sol. quod ipse tantum faceret, et etiam gui- ranciam eis faceret, quod D. rex, vel alius pro ipso, nihil peteret ratioue sui passagii supradicti. Ad quæ homines dictæ villæ consentientes, dic­tos d. sol. Melgor. eidem D. Bertrando, ratione prædicta, promiserunt, et etiam persolverunt. Quare cum ipse D. Bertrandus eisdem petierit dietnm donuin, pro passagio dicti D. regis, et eisdem promiserit, quod aliquid aliud non da­rent dicto D. regi, ratione passagii transmarini, ideo dicit universitas dicti loci, vobis D. judici supradicto, quod super praedictis faciatis quod vestræ discretioni visum fuerit expedire, etc.

Ludovicus D. G. Francorum rex, dilectis suis consulibus , et universitati civitatis et burgi Nar­bonae , salutem et dilectionem. Noveritis quod oblationem M. libr. Tur. nobis seu genti nostrae, scilicet Arnulfo de Curria-ferrandi militi, et ma­gistro Raymundo Marci, clerico nostro, à vobis nomine nostro faciam, pro subsidio nostri pas­sagii transmarini, plurimum gralam habemus; inlelligimus gratis factam, et cx mera liberalilate vestra, absque omni praejudicio juris etlibera- lilatis vestrae, nec ex hoc intendimus novam in­ducere consuetudinem, nec etiam vos propter hoc, ad similem praestationem in posterum obli­gari. In cujus rei testimonium, etc. Actum apud Aquas-mortuas, die Jovis ante festum Ascensio­nis Domini, anno D. MCCLXX.

H.G.L., T.6, Livre XXVII, Preuves sur l’histoire, Pg 163 et suivantes, pr n° I, II, III.

I.

Le sénéchal de Carcassonne prend possession du comté de Toulouse au nom du roi.

Le roi Philippe le Hardi apprit à Compiègne la mort du comte Alfonse son oncle, et de la comtesse Jeanne de Toulouse, femme de ce prince. Il chargea aussitôt Guillaume de Cohardon, chevalier, sénéchal de Carcassonne, de saisir incessamment sous la main du roi, de garder, et de faire garder en son nom le comté de Toulouse, la terre d’Agenois, et toutes les autres choses qui lui étaient échues par la mort d’Àlfonse et de Jeanne, dans l’étendue de la sénéchaussée.
La commission est datée du samedi après la fêle de l’Exaltation de Sainte-Croix, c’est- à-dire, du 19 de Septembre de l’an 1271.
Cohardon, à qui quelques auteurs célé­brés  donnent mal-à-propos le nom de Cardonne, n’avait pas attendu les ordres de la cour : le bruit public eut  à peine annoncé dans le païs la mort d’Alfonse et de Jeanne, qu’il se joignit à Jean de Cranis ou de Scranis, chevalier, commissaire du roi dans la séné­chaussée de Carcassonne.
S’étant rendus à Toulouse, ils y assemblèrent les consuls le 16 de Septembre dans le palais royal du château Narbonnais ; et ils les sommerent de prêter serment de fidélité au roi comme à leur sei­gneur.
Les consuls répondirent : « Qu’ils reconnaissaient volontiers le roi pour leur seigneur immédiat ; et quoiqu’ils ne vissent  personne qui eut commission de recevoir  leur serment, qu’ils aimaient tant néanmoins ce prince, et qu’ils souhaitaient avec tant d’ardeur de vivre sous sa domination, qu’ils étaient résolus de lui obéir, et de lui jurer fidélité envers tous et contre tous ».
Ils se réservèrent toutefoisle droit de leur consulat, la justice criminelle, les péages, les leudes, et tous les autres privilèges et  coutumes de la ville. Ils prêtèrent en­suite le serment de fidélité en présence de Bertrand leur évêque, de Bertrand abbé de Moissac, de Philippe de Boissi sénéchal de Rouergue, du juge de Carcassonne, de Ber­trand vicomte de Lautrec, de Sicard d’Alaman chevalier, du viguier de Toulouse, de Raymond de Lescure et Gautier de Varagne chevaliers, de Michel de Pian sergent du roi, etc.
Le lendemain Jean de Cranis et Guillaume de Cohardon ayant convoqué dans le même palais tous les habitants de Toulouse, et leur ayant exposé, que la ville et le comté de Tou­louse, avec les autres domaines qui avaient appartenu au feu comte Raymond étaient dévolus au roi Philippe, par la mort d’Alfonse comte de Poitiers, et de Jeanne sa femme, fille du même Raymond : ils les sommaient de prêter serment de fidélité au roi.
Les ha­bitants assemblés firent par la bouche de leurs consuls, la même réponse que ceux-ci avaient faite le jour précèdent, et ils prêtèrent un semblable serment sous les mêmes réserves, que Jean de Cranis et Guillaume de Cohardon approuvèrent, et dont ils se rendirent garants.

II.

Pierre  infant  d’Aragon  se met  en état de s’emparer  du Toulousain.
Un  historien  d’Aragon  assure que  les Tou­lousains  dépêchèrent à  Pierre infant d’Ara­gon, aussitôt  qu’ils eurent  appris la mort du comte Alfonse et de la  comtesse  Jeanne, pour  le presser de venir  prendre possession du comté de Toulouse et des autres domaines qui  leur  avaient  appartenu.
Pierre, ajoute  cet auteur, fit de grands préparatifs, et engagea  la plus grande partie de la  noblesse d’Aragon à le suivre.
Il avait si  bien pris  ses mesures qu’avec  ce secours, et  celui des milices du païs, il aurait été en état de tenir tête au roi de France, quand ce prince serait Venu lui-même en personne pour lui disputer la suc­cession, et lui livrer bataille : mais le roi d’Aragon son pere lui ordonna d’abandonner une entreprise  qui  ne pouvait  tourner ni  à son honneur ni à son avantage.
L’infant ayant néanmoins persisté  dans son dessein, le roi son père, qui était alors  à  Saragosse, fut  enfin obligé, pour le rompre  entièrement, de  faire défense, le 15 d’Octobre, à tous les seigneurs et à toutes les communes de ses  étals,  de  l’aider  en  aucune  maniéré  ;  en  sorte  qu’il  fut  obligé  d’y renoncer.
Si cette  cir­constance est  vraie, elle  donna sans doute  occasion au sénéchal de  Carcassonne d’aller  prendre  possession  du comté  de  Toulouse  sans attendre  les ordres  du  roi.

III.

Le roi envoye des commissaires, et fait prendre posses­sion du comté de Toulouse et des autres domaines qui en dépendaient.

Cet officier les reçut à Carcassonne  le 4 d’Octobre. Il partit le lendemain, suivi de Barthélemi du Puy, clerc du roi, juge de la séné­chaussée de Carcassonne ; et ayant trouvé à Toulouse Jean de Cranis, dont on a déjà parlé, Henri de Gaudonvilliers, chevalier, bailli du Berry pour le roi, et maître Nicolas de Verneuil que ce prince avait envoyé pour l’affaire de Pamiers, il leur communiqua sa com­mission. Il délibéra ensuite avec eux et avec le juge de Carcassonne, et il fut résolu.
1°. Qu’il notifierait sa commission aux consuls de Toulouse, aux barons, aux chevaliers et aux peuples du païs.
2°. Qu’après celle céré­monie il mettrait sous la main du roi le comté de Toulouse, et tous les autres domaines qui avaient appartenu au feu comte Raymond ; qu’il ferait un inventaire de tous les actes du comté, conservez au trésor du château de Penne en Albigeois, et de tous les meubles et autres effets qui étaient gardez dans celui de Buzet dans le Toulousain.
3°. Qu’il supprimerait tous les officiers inutiles.
4°. Qu’il instituerait dans le comté de Toulouse et la Terre d’Agenois de nouveaux sénéchaux, châtelains, viguiers, juges, et autres officiers, dans les lieux où il y en avait déjà d’établis ; qu’il leur ferait prêter serment de fidélité, avec ordre à eux de régir et de gouverner le païs suivant ses usages et ses coutumes, et de s’abstenir de tout abus et de toute nou­veauté ; sauf en toutes choses les droits du roi.
5°. Qu’il se ferait rendre compte par les sénéchaux et les viguiers, par maîtres Gilles Camelin et Jacques du Bois (commissaires du feu comte Alfonse), et par maître Thomas, receveur des rentes, de leur recette, pour l’année finie à la féte précédente de S. Jean-Baptiste, et ensuite jusqu’à ce jour ; et de tous les domaines du comté, des fouages, des dons, etc. afin que le roi pût employer ces finances, suivant son bon plaisir, soit à payer les dettes du feu comte et de la feue com­tesse de Toulouse, soit à toute autre chose.
6°. Qu’il parcourrait tout le païs, et qu’il y recevrait le serment de fidélité des barons, des châtelains et autres, dans toutes les villes et châteaux.
7°. Qu’il informerait au sujet des domaines aliénés du comté de Toulouse, au préjudice du roi, depuis la paix de Paris, parce que suivant ce traité, et celui qui avait été conclu après la derniere guerre (en 1242.) le comté de Toulouse, la Terre d’Agen, et tous les autres domaines du feu comte Ray­mond dévoient être rendus au roi, sans qu’on pût en rien démembrer.
8°. Qu’il saisirait sous la main du roi tous les châteaux et villages qui avaient été confisquez pour crime d’héresie, sauf à rendre justice à qui il appar­tiendrait.
9°. Enfin qu il ordonnerait au sé­néchal, de faire cesser toutes les exactions illicites que ses officiers commettaient à l’occasion des emprisonnements.

Le sénéchal de Carcassonne commença d’exécuter ces articles le jeudi 8e d’Octobre de l’an 1271.
Il convoqua ce jour-là dans le cloître des Frères Prêcheurs de Toulouse les consuls de cette ville, Sicard d’Alaman che­valier et les autres principaux habitants ; Bernard comte de Comminges, Bernard comte d’Astarac, Jourdain et Isarn Jourdain de Lille-Jourdain, Jourdain de Saissac, Arnaud de Marquefave, et plusieurs autres barons, chevaliers et nobles, afin de leur faire prêter serment de fidélité au roi, pour les fiefs qu’ils tenaient dans le comté de Toulouse.
Cohardon fit ensuite lire sa commission, et le der­nier traité passé entre le feu roi et Jacques roi d’Aragon,  par lequel celui-ci cédait à l’autre la ville et le comté de Toulouse, et  tous les droits que lui et ses héritiers pourraient y prétendre, avec tous les autres  domaines qui avaient appartenu à feu Raymond comte de Toulouse ; après quoi il prit et saisît sous la main du roi la ville et le comté de Toulouse, la Terre d’Agenais, et toutes les autres terres qui avoient appartenu à ce comte, avec ordre aux consuls de la ville et du bourg de Toulouse, aux barons, aux chevaliers, aux nobles et au peuple assemblé, d’obéir au roi Philippe, comme à leur seigneur, et aux sénéchaux, viguiers, juges, baillis, et autres officiers qu’il instituerait au nom du roi pour gouverner le païs, de prêter serment de fidélité à ce prince.

Les barons et les nobles assemblés répondirent , qu’ils reconnaissaient le roi pour leur seigneur immédiat ; qu’après qu’ils en auraient délibéré l’après-midi, ils répondraient plus amplement, et qu’ils feraient leur devoir, avec réserve de leurs libertés et privilèges, et de toutes les bonnes coutumes approuvées.
Cohardon ayant consenti.à cette réserve, ordonna à tous ceux qui avaient part au gouvernement et à l’administration du comté de Toulouse, qui étaient présents, de régir fidellement pour  le roi, le comté, les barons, les chevaliers et les peuples, selon le droit et les coutumes des lieux, et de s’abstenir de tout abus et de toute nouveauté.
L’acte fut passé en présence de Jean de Cranis et de Henri de Gaudonvilliers bailli du Berry, che­valiers du roi, de maître Nicolas de Verneuil clerc du roi, de Louis de Vaugrigneuse sé­néchal de Toulouse, et du viguier de cette ville.

L’après-midi et le lendemain, près de qua­tre cents barons, chevaliers, damoiseaux, écuyers, et autres nobles du comté de Tou­louse, et quelques-uns du païs d’Albigeois qui s’ étaient rendus à Toulouse, prêtèrent le même serment au roi, avec Sicard et Ber­trand vicomtes de Lautrec, et Guillaume vi­comte de Montclar, entre les mains de Guil­laume de Cohardon.

Le lendemain 9 d’Octobre Pierre, évéque de Conserans, ayant comparu devant ce commissaire , qu’il qualifie : Régent du comté de Toulouse et de la Terre d’Agenois pour le se­renissime seigneur Philippe par la grâce de Dieu roi des François, lui présenta l’acte par lequel Nicolas son prédécesseur s’était dé­claré vassal pour la ville de Conserans, et pour tous les autres domaines de son église, d’Alfonse dernier comte de Toulouse. Il en fit ensuite hommage au roi, comme comte de Toulouse, et lui prêta serment de fidélité. L’acte est daté du palais que l’évêque de Con­serans avait à Toulouse.

Cohardon parcourut ensuite les differents bailliages qui composaient le comté de Tou­louse, tant pour y saisir et mettre sous la main du roi tous les châteaux et villages qui en dépendaient, que pour recevoir le ser­ment de fidélité, des nobles et des peuples, lesquels se prêtèrent sous la réserve de leurs libertez et de leurs coûtumes.
Il se rendit d’a­bord à Verdun sur la Garonne, et ensuite à Belleperche, Castel-sarasin, Moissac, Ville- mur et Buzet.

Ce commissaire ayant été obligé de s’absenter avant la fin du mois de Novembre, il laissa le soin de saisir sous la main du roi le reste du comté de Toulouse, et de faire prêter serment de fidélité à ce prince par les peuples, à Barthelemi du Puy  juge de Carcassonne son lieutenant, qui se rendit à Castelnaudarri, où il continua les procédures.

Le roi envoya cependant Florent de Varennes chevalier, amiral de France, Guillaume de Neuville chanoine de Chartres, pour recevoir, en qualité de ses lieutenants, le serment de fidélité des peuples du Tou­lousain et des autres domaines du feu comte de Toulouse.
Ces deux nouveaux commis­saires étant arrivés à Castelnaudarri; y reçu­rent le 17 de Decembre suivant, le serment de fidélité de divers nobles et consuls du bail­liage de cette ville. Ils se rendirent ensuite à Toulouse, où les consuls et les habitans as­semblés dans la maison commune, renou­velèrent entre leurs mains, le 20. de ce mois, leur serment de fidélité, avec réserve, à l’ordinaire , de leurs libertez et privilèges, en présence de Bernard vicomte de Bruniquel, Sicard d’Alaman, Jourdain de Lille, Doat de Caraman, Guillaume de Cohardon sénéchal de Carcassonne, et Richard de Dusages cheva­liers.
Le même jour et les suivans, environ trois cens tant barons que chevaliers et nobles, et les consuls des principales villes du comté de Toulouse et de leur district, prêtèrent le même serment entre les mains des deux lieutenantsdu roi, avec promesse de favori­ser de toutes leurs forces l’extirpation de l’hérésie.
Les notaires des differens baillia­ges du même comté firent aussi serment en­tre leurs mains, de remplir fidèlement leurs charges, de favoriser l’extirpation de l’hérésie, etc.
Telles sont les circonstances de la prise de possession de la ville et du comté de Tou­louse par le roi Philippe le Hardi, comme successeur du comte Alfonse son oncle, et de feu Raymond comte de Toulouse.

Nous nous sommes un peu étendus sur cet acte, parce qu’il est un des principaux fondements des privilèges, des libertez, et des coùtumes du païs ; privilèges dans lesquels les peuples furent nommément conservés.

C’est en vertu de ces privilèges et de ces coùtumes, et non suivant un prétendu contrat qui fut passé, dit-on, alors entre le roi et les peuples du païs, que la province s’est maintenue dans l’usage du droit Romain ou Ecrit, dans celui de ne payer les tailles et les subsides, que volontairement, et après y avoir consenti, etc.
Au reste le roi conserva Gui de Vaugrigneuse dans la charge de sénéchal de Tou­louse qu’il exerçait auparavant sous l’auto­rité du comte Alfonse, Il nomma l’année suivante pour lui succéder, Eustache de Beaumarchais chevalier, qui était sénéchal de Poitou pour le même Alfonse depuis l’an 1267.

Le procès-verbal de prise de possession du comté de Toulouse, qui se voyait autrefois aux archives du domaine de la sénéchaussée de Carcassonne, a été donne par l’annaliste de la ville de Toulouse, pour tout ce qui re­garde cette ville et son comté.
Quant au Quercy, au Rouergue, à l’Agenois, à l’AIbigeois, et aux autres domaines qui avaient appartenu à la comtesse Jeanne, et à Ray­mond VII comte de Toulouse son père, il est certain que les commissaires du roi en prirent aussi possession; ce que nous pou­vons appuyer sur divers monuments.

1°. Sur une lettre écrite par les consuls et les ha­bitants de Moissac, le 17 de Septembre de cette année au roi Philippe le Hardi, pour le prier de les recevoir sous sa domination immédiate, et l’inviter à prendre possession de leur ville.

2°. Sur une proclamation, en langage du païs, faite à Montauban le 27 de Novembre suivant, par l’autorité de Guil­laume de Cohardon sénéchal de Carcassonne, régent et gouverneur pour le roi du comté de Toulouse et de la Terre d’Agenois, et par ordre des capitoliers ( ou capitouls ) de Mon­tauban , portant défense à tous barons, vavasseurs, chevaliers, bailles et à tous autres gens du païs, d’exercer la haute justice dans les bastides construites depuis la mort de Raymond comte de Toulouse, à moins qu’ils n’en eussent la seigneurie, de lever aucun péage établi depuis la mort du même comte, etc.

H.G.L., T.6, Livre XXVII, Preuves sur l’histoire, Chartes du Roi, Pg 601, 602, 603, pr n°CLX. 

CLX.

Enquête sur les limites du comté de Foix.

(An 1272)

Anno Domini MCCLXXII. nonis Julii, régnante Philippo rege. Noverint, etc. quid excellentissi­mo principe D. Philippo, D. G. Francorum rege illustri, tenente ad manum suam castrum de Fuxo et totum comitatum Fuxensem, quem D. Rogerius Bernardi posuerat sub ipsius D. regis voluntate, et etiam personam suam, occasione guerræ, quam movere inceperat idem D. Rogerius Bernardi coines Fuxensis, ut dicebatur, contra D. Eustachium de Bello-marchesio mili­tem , senescallum Tolosae dicti D. regis; prop­ter quam guerram , inter alia, dictus D. rex cum suis exercitibus contra dictum comitem, ut di­citur, venerat non est diu; prædictus D. Eustachius senescallus Tolosæ, et D. Guillelmus de Gohardono miles, senescallus Carcassonæ et Bit­terris, ac D. Petrus de Villaribus miles, senes­callus dicti comitatus Fuxensis pro dicto D. rege, apud castrum de Fuxo praedictum convenerunt, ad sciendum veritatem de limitibus et finibus co­mitatus Fuxi praedicti, quos fines, limites et dis­trictus dicti comitatus, senescalli praedicti interse, ut dixerunt, in dubium revocabant, sive us­que ad quae loca terminos seu terras, fines et pertinentiae, et ejus districtus extenderentur;
ne ratione dubitationis hujusmodi posset in praesenti aut in posterùm inter ipsos senescallos, vel quos­cumque alios frontalerios contentionis materia et discordiae suboriri.
Vocatis ad hoc et praesentibus judicibus et patronis dictarum senescalliarum in­fra scriptis, supra quibus praedicti tres senescalli hos testes receperunt, et praesentialiter au­diverunt; scilicet D. Lupum de Fuxo, D. Ber­nard um de Monte-acuto, D. Garciam Arnaldi D. Garnerium Isarni, D. Arnaldum de Marcafaba milites, Guillelmum de Vallibus, Bonetum Da­vid , Guillelmum Audevini, Baldovinum, Joannem Martini clericum de Appamiis, Bernardum Goch, Guillelmum de Rodesio, Petrum de Gavarreto, Bertrandum de Anhaus, Petrum de Marssano, Bertrandum Mercerii, etc.
Qui de pertinentiis, limitibus, etc. comitatus praedicti circumquaque, jurati ad sancta Dei evangetia dixeruut, et concorditer asseruerunt, quod pertinentiae districtus, limites, seu fines dicti coraitatus protendunt à parle superiori meridionali usque ad portum Pigmaurenii, sicut summitas montis vergit aquam versus Fuxum, et sicut inde colles et montes superiores protenduntur versus circulum, et dividunt dicecesim Tolosanam et dicecesim Urgellensem, videlicet de dicto portu de Pigmaurenh,  usque ad porlum de Argenta, et inde ad portum de Balamur, et inde ad porlum de Boelo, et inde ad portum de Lereyo, et inde ad portum de Saurato, sicut summitas portus dividit aquam vergendo comitatum Fuxensem ct terram de Massaco D. Arnaudi de Yspania; et inde pros­picitur sicut terra de Massaco transii usque ad portum de Poslello ;
et inde per serram usque ad stagnum de Cumba-longa, et à dicto stagno sicut ascenditur ad serram de Cardoneto ; et si­cut inde prospieitur ad transversum rectè ad callem de Yssiulador, vel metam de Pelra-fita et inde ad flumen de Bolp ;
et sicut inde serra de Arganh dividit inter Dalmazenesium et Bolbestre, et descendit inter Montem-esquivum et Toarcium, et inter lerminal ia de Lupo-allo et de Ture: et inde ad serram de Vauro, et sicut dicta serra dividit dominationem inter Lesalum et Marea fabam ;
et inde ad rivum Tos, tum in­ter Caviacum et Calercium ; et inde quantum du­rat dominatio castri de Savarduno, versus flumen Aregiae, et grangiam de Inter-ambus-aquas ; et ultra Areglam quantum durat dicta dominatio Savarduni, usque ad terminium de Mascriis, et citra et ultra flumen Yrcii, sicut dividitur inter dominationes de Maseriis, et de Calmonte et de Gibello, et sicut inde concludunt domina­tiones de Monte-lauderio et de Loberia cum Lauraguesio;
usque ad S. Saturninum, cum sais pertinentes inclusivè ;
et inde ad flumen Verssegiæ usque ad collum de Aussapans, excepto tenemenlode Planhano, et de dicto cnllo de Aossapans ad transversum, versum Podium-Viride quantum protenditur dioecesis Tolosana usque in Reddesium, et sicut inde ascenditur usque ad terram de Saltu; concludendo castra de Monle-Alyone et de Pradis, quantum durat dicla dioe­cesis Tolosana usque ad tenementum castri de Sono, et inde usque ad portum de Faga, et inde ad portum de Pigmaurenh prædictum, sicut montes superiores aquam vergunt citra.
Et scien­dum est, quod infra praedictas limitationes, quas dicti jurati asseruerunt esse veras, sunt valles, et loca et terra Savartesii, cum vallibus, cas­tris et vitiis quae sunt ibi, scilicet caslra de Monte-Alyone et de Pradis .cum dominationibus suis. Item vallis de Ascone cum villa de Ascone et villa de Soriacho, usque ad tenementum Castri de Sono.
Item vallis de Orluno cum villa de Orluno et de Orgeis usque ad collum de Terreriis confrontatur cum Capcerio.
Item vallisde Merenx cum villa de Merenx quæ confrontatur cum Capcerio et Ceritania dioccesis Urgellensis.
Item val­lis de Eravalie, quæ confronlatur cum Andorra diæcesis Urgellensis.
Item vallis de Savinhano et Sorsadello cum villis de Savinliano et de Sorsadello. Item vallis de Lassur cum villa de Lassur.
Item vallis de Alveriis cum villa de Alveriis.
Item vallis de Castro-Verduno confroiilala cum An­dorra , cum Castro-Verduno, et villis de Astan et de Lorcato.
Item vallis de Mitglos cum castro de Mitglos, et sua dominatione. Item vallis de Siguerio cum villis de Planbo, et de Sulaco , et de Gesteriis, et de Lortono. Item vallis de Sos usque ad Andorram, et usque Vallem-Ferreriam cum castro de Monte-Regali, et de Vicho; et villis de Sauzello, de Aornaco, de Succolsde Aussaco, de Galerio, de Arteriis, de Sentenaco, de Saleyeo, de Lordenaco, de Sensu, de Crucio, de Onaco, de Laburaco, de Ortenaco et de Eleno.
Item vallis quæ ascendit de passu de Savario us­que ad passum de Arys cum castro de Genaco , et villis de Eiiaco et de Anhaus, de Assuert, de Capolegio, et de Ugenaco.
Item vallis de Ravalo eum castro de Ravato, et villa de Gorbito ; et dicta vallis confrontalur cum valle de Massaco D. Arnaldi de Yspania.
Item vallis de Saurato , cum castris de Saurato et deCalamerio, et con- frontalur ista vallis cum terra D. Arnaldi de Ys­pania.
Item vallis Agueleriacutn villis de Ganato , de Lussato, de Serris, et Vallis-majoris, et de S. Marlino, et de Cecio, et de Saunhaco.
Item vallis de Baulono cum castris de Baulono et de Cadarcelo, cum villis de Loberiis et de Vernojol.
Item Yallis de Campranhanoet de Lobenxet de Monte-acuto, et villis de Fornols, et de Cuperiis, et de Cervelanis , et de Rosant. Item vallis Fuxi in Savartesio sicut flumen Aregiae descendit de portu de Pigmaureng usque ad S. Joliannem de Virginibus, cum castro Fuxi, et villis de Ferreriis, de Ganaco, de Pradillolis, de Monte-olivo,de Sanhaus, de Castro-penench, de Ainplon, et de Enato, et cum castris de Asnaco, et de Querio, et cum spulga de Bono-anno, et villa de Bono-anno, et de Lornace, et de Sinsaco,et de Olos, sicut rippa Aregiæ ascen­dit ex parte circii usque ad pontem Caslri-Verduni. Item vallis de Serone cum castris de Durbanno, et de Castro-novo, et villis de Planis, et de Lerbant, de Alleriis, et cum castris Bastidæ de Monle-esquivo, et de Anlusan D. Lupi de Fuxo , et cum castris de Uniaco, de Montelliset de Alzenh; ex alia parte rippa Aregiæ, sicut villæ de Ax, dc Ynhaus, deVaysis, de Linliaco, de Perlis, de Unhaco. Hemin dicta ripa incipit villis de Caussone, quæ durat asque ad collum Mormala, cum villis de Caussone, de Vertiaco, de Savenaco et de Danaco.
Item vallis de Lordato et dominatio ibi incipit, cum villis de Lusenaco, de Carano et de Vernaus, et castrum de Lordalo, et villa de Arciaco et de Apino, et de Sonconaco, et de Cayssax.
Item vallis de Verduno, cum villis de Arnhaguello de Sorzenh, de Ver­duno , de Yrcio et de Burbre. Hem in dicta rippa est spulga de Orlonaco, cum villis de Bicaco, de Sorssaco, de Ussaco, et castrum deTarascone, cum villis de Guerlis et de Malopassu.
Ilem vallis de Astnava in dicta rippa incipit, cum castro de Astanava, et villis de Alenz et de Ceravello, de Cazenova, de Croquerio , et spulga de Solombria. Item in dicta rippa Aregiæ est villa de Marcusio, de Gernaco et castrum de Gavarrelo ; et villa de Entras.
Ilem in dicta rippa incipit vallis de S. Paulo, cum castro de S. Paulo, et villa de Alanaz, et de Anglada, et de S. Germier, et castrum de Bello-Monteet villa de Fraxeneto.
Item in dicta rippa incipit vallis de Ia Espona, cum villa de monle-Galardo, et cas­tro de ….. et villis de Sellis, de Crausato, de Silano, de Sensirato, de Layssarto, et castro et villa de Boccafissada ; quod castrum de Boccafissada cum pertinentiis, ct villa de Sellis, dixerunt, quod dicuntur, teneri pro comitatu Tolosano. Item in dicta rippa incipit vallis de Monle-Lauro cum villis S. Joannis de Verges, de Aravanto, de Barra, de Praderiis, et castro de Monle-Lauro, et villa de Beremo et de Sozerto.
Item in dicta rippa incipit vallis de Varillis , cum castro de Varillis, et villis de Terrassa, de Marcellanis., de Villa-nova, de Bastida Rogerii, de Monte-Lauro. Terram D. Mirapiscis dixerunt dicti jurati exceptatam fuisse per pacem Parisiensem. Alia autem castra, villae et loca quae sunt in parte inferiori dicti comitatus Fuxensis hic non nominantur ; quia in instrumento re­cognitionis feudorum facla D. regi, per D. Bogerium quondam comitem Fuxensem, nominantur et specificantur, ut dicti jurati ad invicem asse­rebant ; et fuit actum et praeceptum per dictos DD. senescallos, quod quilibet ipsorum senescallorum habeat cartam publicam de praedictis si voluerit, et quicumque alius cui competat et duxerit requirendum. Acta fuerant haec in cas­tro de Fuxo prædicto, in præsentia et testimo­nio , Magistri Bartholomae de Podio, etc. Mag. Vitalis de Maurencliis judicis Vasconiae D. regis, in sencese. Tolos. Petri de Castris, fratrum, servienum armorum D. regis. Guill. Bernardi de Duroforti armigeri, etc. D. PetriBoardi, D. Gaufridi de Milone cl D. Arnaldi Poncii de Noeriis, mi­litum , ctc.

H.G.L., T.6, Livre XXVII, Pg 173, 174, pr n°XIII. / Preuves sur l’histoire, Chartes du Roi, Pg 603, 604, 605, pr n°CLXI.

CLXI.

Sommation au roi d’Aragon, de ne pas s’opposer a l’autorité du roi sur le comté de Foix, qu’il avait saisi sous sa main.

( AN. 1272. )

Illustri D. Jacobo, Dei gratiâ, régi Aragonum, Valentiæ et Majoricarum comiti Barchinonæ et Urgelli, ac D. Montispessulani; Petrus de Villa­ribus miles D. regis Francorum, senescallus Fuxi, salutem cum omni servitio et honore. Cum super facto castrorum de Lordato et Montis Regalis de Sos, et villari de Ax et de Merenx, et suarum pertinentiarum, quæ omnia sunt in re­gno Francise in Tolosàno diœcesi, et in Fuxensi comitatu, sicut est manifestum, excellentissimo D. Philippo D. G. regi Francorum gravis flat injuria, à domino R. de Cardona, et ab illis qui pro ipso et pro comité Fuxensi, sub vestri no­minis juramento ea tenent, in magnum ipsius D. regis praejudicium et gravamen ; cum comes Fu­xensis, cujus sunt castra et villæ praçdiclæ, se et totam terram suam ia ipsius, D. regis, sine omni conditione, posuerit voluntati, mittimus ad vestrae celsitudinis praesentiam discretum virum magistrum Bartholomeum de Podio, ejus­dem D. regis clericum, judicem Carcassonæ, et D. Gaufridum dc Varanis militem, praesentium portitores ; excellentiam vestram regiam, ex par­te dicti D. regis et nostra vobis, quae dicent, et requisitiones quas vobis facient favorabililer exau­dire , et in iis quæ super iis vobis dicent credere lanquain nobis, et per ipsos vestram nobis res­cribere voluntamen , et in iis taliter vos habere, quod aliquis volens contra D. regem malignari, de vobis non possit facere tegumentum, quod etiam pro (ediis hujusmodi gratia D. regis non debeat retrahi, et negotium comitis disturbari. Datum apud Mirapicem, in feslo B. Jacobi apos­toli , anno Domini MCCLXXII.

Noverint universi, quod D. Gaufridus de Va­ranis miles, et magister Bartholomaeus de Podio judex Carcassonae. serenissimi D. Philippi Dei gra­tia, regis Francorum, clericus, ad praesentiam excellentissimi D. Jacobi, eadem gratia, regis Aragonum,accedentes, cum litteris decredulitate D. Petri de Villaribus militis ejusdem D. regis Francorum, senescalli Fini, prædictorum ei D. Guillelmi de Coardono militis, senescalli Carcassonæ et Bitterris, quædam proposuerunt et requisierunt in hunc modum. Vestræ regiæ celsitudini significat Gaufridus de Varanis miles, et magister Bartholomaeus de Podio, judex. Carcass. D. regis Francorum clericus, ex parte prædicti senescalli Fuxi, quod cum nuper co­mes Fuxensis se et totam terrain suam in manu et voluntate ipsius D. regis Francorum, sine omni exceptione posuisset et misisset, D. rex injrecessu præcepit prædicto senescallo Fuxensi, quod castra de Calames, et de Lordato, et de Monte-regali de Sos, cum pertinents suis, cum aliis villis dicti comitis, quæsuntin comitatu Fu­xensi , requireret sibi reddi, cum nondum red­dita sibi essent, ut promiserat dictus comes. Item significat, quod cum ratione mandati supradicti prædictus senescallus Fuxensis, assistentibus sibi prædicto senescallo Carcassonæ, et D. Eustachio milite D. regis, senescallo Tolosæ, D. P. Rotgerium de Mirapice militem castellanum de Lordato, et R. Bataille castellanum Montis-Segalis de Sos, et Assallitum Tuldovini castellanum de Calames, coram se apud îarasconum vocavis­set , ad audiendum mandatum D. regis supradictum, nullus eorum venit, nisi D. P. Rotgerii supradictus; qui audito mandato supradicto, et requisitus per supradictum senescallum, quod ei redderet castrum de Lordato  memoratam, respondit, quod de mandato comitis Fuxensis, ab  ipso Carcassonæ sibi facto, in posse D. regis existente, dictum castrum recepit custodiendum à D. R. de Cardona , tali pacto, et cum liomagio ad morem Cataloniæ sibi facto, et cum ju­ramento ei præstito, quod dictum castrum ne­mini redderet, sine Ipsius D. regis mandato speciali, et qnod ob lioc non redderet dictum castrum. Quibus auditis, prædictus senescallus Fuxensis , cum consilio senescallorum prædictorum , et militum, et multorum aliorum bono­rum virorum ibi in publica assisia existentium, omnes illos, qui dicta castra contra voluntatem D. regis Francorum retinerent, vel in eis rema­nerent , tanquani inimicos D. regis forbandivit, et capi mandavit ubique invenirentur, ad facien­dum ut de hostibus D. regis debitam ultionem. Item significat, quod postea iis diebus prœdictus senescallus Fuxensis veniens ad justam propè Castrum Verdunicum D. Raymundo de Cardona, pro prædictis explicandis, cum requisivit ex parte D. regis Francorum, sub oinni poena quam poterat committere, quod prædicta castra et villas sibi pro D. rege recipiente redderet, et stabilitas quas ibi posuerat removeret, cui res­pondit, quod pro vobis tenebat et custodiebat dicta castra, et quod sine vestro mandato nihil faceret de prædictis, nisi de castro de Calames quod fecit ei reddi. Iterum, cum prædictusse nescallus, vel alii amici D. regis hæc fieri vide­rent et attenderent, in gravem injuriam D. re­gis Francorum, et offensam, et in irreparabilem disturbationem omnis gratiæ à D. rege dicto co­miti faciendæ, et ad omnem mali suspicionem propagandam ; et ob boc non credatur talia fieri de vestra praescientia vel assensu , rogant vos et requirunt, ex parte D. regis et senescallorum prædictorum , quatenus, sicut ipsum D. regem et jus et honorem ipsius diligitis, et sicut ad ve­ram et integram dilectionem ipse vobis tenetur et vos sibi, omnia prædicta impedimenta remo­veri faciatis, et prædicta castra et villas de Ax etde Merencs, cum suis pertinentiis, prout pro­tendit dioecesis Tolosana, usque ad diæcesim Urgellensem, sibi tradi ; cum, ut praedictum est, omnia prædicta sint in comitatu Fuxensi, in re­gno Franciæ, et dioccesi Tolosana; cum eUam vos ; per compositionem factam inter vos et D. Ludovicum, claræ memoriae, regem Francorum, comitatus Fuxensis cum omnibus juribus et per­tinentes suis, et quicquid ibi reclamabatis, vel poteratis reclamare, ipsi D. regi dimiseritis, de­deritis et cesseritis; ita quod ibi nunquam possi­tis aliquid reclamare, sicut in instrumento modo facto continetur. Cum etiam inquisitores iiæresis in regno Franciæ auctoritate apostolica deputati in prædictis castris et villis inquisierint de facto hæresis, ratione dicti regni, et habitatores dic­torum locorum coram se ad inquirendum de prædictis venire faciant Carcassonæ. Cum etiam ab antiquis aliarum guerrarum temporibus, D. regis Franciæ pater ct avus istius, castrum de Lordato tenuerint per magnum tempus, et dic­tam terram habuerint in sua subjectione, prout patet per antiqua instrumenta cum sigillis patri, et avi istius comitis sigillata. Cum etiam sit vox communis et fama populorum et testium fide di­gnorum , quod dicta castra sunt in comitatu Fuxensi,   et  quod   per  comites  Fuxenses ,  ratione  dicti   comitatus,  per longissima  tempora,  de  quorum  contrario non est memoria, sunt pos­sessa ; nec ne de  contrario  velitis  credere  super  iis,  fabulis  aliquorum, qui forte libenter  vestram  concordiam  disturbarent. Item  significat, quod cum nuper castellanus  de  Tarascgno D. regis  Francorum in  vallem de Sos intravisset, ad   re­cipienda   juramenta   fidelitatis  à  gentibus  pro  D.  rege,  ulsibi  erat mandatum, et  mitteret  prop­ter  hoc ad quandam villam quemdam servien­tem D. regis cum suis litteris, ad citandum ut venirent coram ipso prædicto, R. Batailla   cas­tellanus   Montis-Regalis  de  Sos,   more hostili,  dic­tum cœpit servientem , et adhuc captum reti­net: et requisitus quod redderet, dixit: quod non faceret,  sed  adhuc plures  caperet  ad  totum  posse suum.  Insupér  hac malitia   non contentus, prodictus castellanus de Tarascono, et servien­tes D. regis, qui erant  cum  ipso,  fecit  expugnari  ex  tabilita  Montis-regalis, et persequi plusquam per unam leucam, expugnando cum lapidibus et carrelis; unde requirunt, quod dictum servien­tem  D. regis ita captum et retentum à dicto ini­mico, qui reclamat se pro vobis, liberari faciatis, et injuriam  D. regi factam emendari, ipsum tradi faciendo prædicto senescallo ; cum cordi vobis sit et esse debeat, quod tales hostes D. regis débité puniantur. Item significat,  quod  Guillelmus  Raiinundi  de  Josa,  et  mulli  alii  Catalani  et Ispani, qui in terra et in fendis D. marescalli Mirapiscis et D. regis multas de prædationes fecerant, emendari, et ipsos malefacto­res D. regis, à terra vestra   expelli   faciafis   el  mandetis;  cum  nullus  inimicus  D.  regis  in  terra  vestra  nidum debeat  invenire.  Item  significat  ex  parte  praedicti senescalli  Carcassonse,  quod mar­chant  bonorum et  rerum  hominum  de Limoso, factam  indebitè per Bernardum Boneti de Ilerda pro quodam equo quem dicit se D. Joanni de Brueriis vendidisse , quod dictus D. Joannes cum juramento negavit, reddi libéré faciatis; cum dictus D. Joannes sit de hoc paratus juri parere coram nobis, el nos de ipso maturam justitiam exhibere; et cum in omnibus prae­dictis graves injuriæ et offensæ D. regi fiant, quas debetis vestras proprias reputare ex di­lectionis affectu et perpetuæ atinentiæ vinculo, quibus D. rex vobis tenetur, et vos sibi ; su­pplicant et requirunt, quod  omnia  praedicta  ad  honorem  D.  regis  et vestri  faciatis  celeriter expediri ; ita quod prædicti senescalli D. regi possint rescribere bonas memorias et lætas ves­tram amicitiam redolentes, et quod negotium Fuxensis comitis apud ipsum D. regem debeat prosperari, quod propter diclorum castrorum retentionem, et propter praedictas injurias et of­fensas, si durarent, posset gravissime disturbari. Quibus sic positis verbotenus, per dictum judi­cem Carcassonae coram D. rege Aragonum me­morata , dictus judex omnia verba el requisitio­nes eidem D. regi tradidit in quadam cedula, verbo ad verbum , sine omni mutatione per alfa- betum divisa. Ad quæ dictus D. rex post mul­tas responsiones linaliler respondit, quod cras mane super praedictis consilium haberet, et præterea in vesperis super eis per suas litteras res­ponderet. Acta sunt liæc apud Monlem-pessulanum,in horto fratrum Minorum, anno Domini MCCLXXII. in crastinum S. Petri ad vincula, in praesentia et testimonio D. Infantis Jacobi D. re­gis filii praedicti, D. Garsiæ Petri electi Oscensis, Jacobi de Rota sacristæ Ylerdensis, Alberli de Lavania jurisperiti, D. Bernardi de Bello-podio militis, et plurium aliorum, et mei Pontii Etoloci publici Agalhensis notarii, qui mandatus haec scripsi, et hic apposui signum meum.

H.G.L., T.6, Livre XXVII, Preuves sur l’histoire, Chartes du Roi./ Pg 605, 606, 607, pr n° CLXII.

CLXI1.

Protestation des évêques de la Province, au sujet du service militaire que le sénéchal de Carcassonne exigeait d’eux.

(an. 1272) .

Noverint, etc. quod anno Dom. MCCLXXII. V. idus septembris, D. episcopus Bitterrensis et D. episcopus Agathensis comparuerunt coram D. Guillelmo ………..Carcassonae et Bitterris, in ca­pitulo fratrum Praedicatorum Carcassonae, et tradiderunt eidem D. senescallo quasdam pro­testationes et rationes scriptas in quadam cedula sub his verbis. Protestantur discreti viri Stephanus Amelii praecentor, et Petrus Raimundi cano­nicus, et procuratores ecclesiae  Narbonae ,  et  venerabiles  patres  Pontius  Bliterrensis,  B. Tolosanus,   Petrus   Agathensis ,  Dei   gratia,   episcopi,   et   Bernardus, permissione  divina,  Carcassonensis  electus,  pro se,  et D. B.  Dei  gratia. Magalonensi  episcopo ,  et  aliis  episcopis  provinciae  Narbonensis ,  et subditis eorumdem, quod quae dicent, asserentseu  proponent, non  intendunt dicere, asserere  seu  proponere  coram  vobis  D. G.  de  Cohardone  milite, senescalo Carcassonae et Bitterris, ea intentione vel animo , quod de eis de quibus agendum esi, vel quae proposituri sunt velint  subire judicium  coram vobis, vel in vos seu curiam vestram tamquam in situm judicem consentire, nec quatenus tenetur seu te­nentur de jure, non renunciare intendunt in aliquo juri  suo ,  privilegio  seu  privilegiis ,  defensioiribus ,  rationibus  seu  altis munimentiis : propo­nunt  aliquas  in  praesenti, pro  conservatione  juris  sui, ecclesiarumque  suarum ,  et  immunitate  tam  sui  quam  hominum  sibi subjectorum.  Ad  in­formandum et  instruendum vos  D. senescalle praedicte, ad rationem exercitus ad ipsis vel ho­minibus suis D. regi non praestiti, seu exhibiti, non debeatis ipsos sen eorum homines gatgiare, vel alias molestare. Et quidem in primis, salvosibi omni jure et retenta ecclesiastica libertate, dicunt  prælati  prædicti,  se  vel  suos   homines   non   teneri   de   jure   ad  faciendum  D.  regi  exerrltum ,  seu cavalgatam et  quia  ab  hujusmodi  onere  servitutis, tam  ipsi,  quam  eorum praedecesso­res et homines sibi  subjecti liberi sunt, et  fuerunt, et  immunes , tanto tempore quibus  in  contra  rium memoria non  existit, vel saltem  tanto, quod eis sufficit et sufficere debet ad  immuni­tatem et  libertatem  hujusmodi retinendam ,et in posterum observandam, adjicientes se, vel prae­decessores suos ;  vel   eorum   homines   nunquam  fecisse  exercitum   D.  regi ,  neque interfuisse  ex  debito,  excepto  Agathensi  episcopo ,  qui  ad  praes­tandum auxilium eidem D. regi sub certa forma se teneri cognoscit, secundum quam formam idem auxilium præstilit, et præstare paratus est, quotiescumque D. regi fuerit necessarium etfuerit requisitus. Verum si constaret dictos praelatos, vel eorum praedecessores, vel homines, seu ali­quem de ipsis, ultra prædictum auxilium D. Agathensis episcopi, exercitum D. regi fecisse, vel interfuisse, vel servicium aliquod inexerci­tum praestitisse, iilud fecerunt ex episcopali gra­tia ab honorem D. regis et rogati. Secundo di­cunt, quod ros D. senescalle de hujusmodi ar­ticulo faciendi exercitum, vel non, cognoscendo, pignorando, galgiando, seu alias compellendo, intromittere non debetis; cum de hoc ipso jam dudum,cum quibusdam aliis articulis; coram excellentissimo D. L. inclitas recordationis, Dei gratia, tunc rege Francorum, deductum in quaes­tionem fuerit; tam per ipsos quam eorum prae­decessores, aliosque praelatos provinciae  Narbonae , et  de  iis  eliam  pendente  tractatu, de  benepla­cito praelatorum ,  præfalus  D.  rex  voluit et  con­cessit ,  quod  honorabiles  et discreti viri D. R. Marchi, et magister Nicolaus Catbalan. clerici D. regis et ipsorum praelatorum  inquirerent  ve­ritatem.  Quæquidem  per  eos  incohata inquisitio adhue pendet, et de praemissis vel illis quae sibi sufficiant, dicunt se fore paratos Gdcm facere ; igeo et tempore opportunis ; rogantes et requi­rentes  nobilitatem  vestram,  quatenus  super  præ­missis  ad  praesens supersedere velitis, quousque cum D. rege locuti fuerint, quem adire propo­nunt breviter super istis. Item petierunt sibi co­piam fieri mandati D. regis, quod D. senescailus dicit se habere de praedictis, quantum tangit ne­gotium de supradiclis. Ad quae praedictus D. senescallus dixit in hunc modum , pro jure D. regis requirendo et juvando. Ad primum, dicit, sibi videtur jus commune esse D. regi, cum in adventum regiae majestatis, et su felicis embolae, omnes, omnium cessante privilegio , cerlatim debeant occurrere, et ei sua ministe­ria exhibere ; maxime cum dictus D. rex veniret ad has partes, et praedictam sum monitionem faceret, pro pace custodienda et relinenda, et pro terra ista in bono statu et pacifico regenda, et pro servitio sibi debito, et pro deffensione regni sui, ad quem juvandum in preadictis omnes tenentur ; cum  sit  communis  utilitas  omnium  regnum  deffendi,  et  in  statu  pacifico custodiri ; ne videantur esse feudi, qui velint status pacifici esse participes et honoris expertes. Ad secundum dicit, se non intendere ita esse, et super iis ad­discere  velle  pro  jure  D.  regis,  requirendo  et  salvando. Ad  tertium  dicit idem, adjiciens haec se non posse compati, ut ex gratia fecerint ea ad quæ de jure tenentur. Ad quartum dicit sc non intendere ita processisse ; et si quod mandatum  super  hoc,  quod  non  creditur,  fuit  factum,  obitu  mandatoris expiravit. Ad hoc autem quod rogant, quod supersedeat, et requirunt; dicit se hoc non facturum de mandato D. regis verbo  tenus  sibi  facto et  postea per clausas  litteras  esse  inobediens  videatur.  Ad  hoc  autem  quod  requirunt copiam mandati  D. regis, dicit  quod  D. rex verbo  tenus ei mandavit,  quod illos de senescallia Carcassonæ et Bitterris, qui ad sum monitionem suam ad fes­tum Paschae. praeteritum apud Tolosam ad ser­vilium ejus non venerant, pro deffensione regni sui, gatgiaret : quod mandatum  sibi  postea  per  suas clausas litteras infortiavit; quas eis non  ostendet,  propter  quaedam  secreta ipsius   D.  regis  quæ  ibi  continentur ; unde  ipsos DD.   episcopos Bitterrensemet Agathensem requisivu, quod su­per praedictis respondeant, veritatem et emendas gatgient, ad voluntatem D. regis, qui ad prae­dictam summonitionem ipsius D. regis cum suis hominibus, ut dicitur, non venerunt ad servicium ejus, et ad deffensionem regni sui : dicens se non admittere protestationes  suprascriptas,  in  quan­tum  sunt  contra  D. regem,  vel  in praejudicium juris sui. Item, cum prædictus D. senescailus ad præsens non adjornaverit D. episcopum Tolo­sanum, vel D. electum Carcassonæ, vel procura­tores capituli ecclesiae Narbonensis, memoratos, dixit, quod non intendit aliquid de praedictis dici per ipsos, vel ex parte ipsorum, et eos habet pro remotis de cedula supradicta. Dicti verô DD. episcopi Bitterrensis et Agathensis, pro Se et aliis supradictis, ut dicebaint, et hominibus suæ directioni subjectis, repetitis diclis protestatio­nibus, iterum cum instantia petierunt à dicto D. senescallo sibi copiam fieri dicti mandati, cujus autoritate dixit et dicit se velle procedere super praedictis, quatenus dictum mandatum præsens negotium tangit : cujus mandati promisit se facturum eisdem copiam pridie cum erat in civitate Bitterrensi, et lioc ideo petunt, ut deliberare pos­sint , et esse certi quid agere debeant super iis quæ requirit dictus D. senescallus ; et dicta copia facta petunt recipi jura, et deffensiones et excep­tiones ab ipsis propositas et proponendas, pro se et aliis supradiclis, nonobstantibus allegatis à D. senescallo, prout superitis continetur. Et cum haec pluries petiissent D. episcopus Bitterrensis et D. episcopus Agathensis, praedictus D. senes­callus idem eis dixit et requisivit, prout superiùs continetur, prædictis protestationibus secundum quod prædictum est non admissis. Acta sunt liæc coram D. senescallo Carcassonæ, et Magistri Bartholomæo de Podio judice Carcassonæ, supradictis, in claustro fratrum Praedicatorum Car­cassonæ , in testimonio venerabilium patrum D. B. Dei gratia, episcopi Tolosani, D. B. electi Carcassonæ, Mag. Raimundi Crass. Mag. B. de Porciano officialis Carcassonæ, etc. et multorum aliorum. Et comparuerunt etiam communitates villarum et castrorum, scilicet per syndicos, coram praedicto senescallo. Postmodum cum ve­nerabilis pater D. B. Dei gratia episcopus Tolo­sanus, rogaret prædictum senescallum, ut super præmissis omnibus vellet deliberare pleniùs, et habere consilium ad jus D. regis conservandum, et alienum non lædendum, prædictus senescallus, salvo in omnibus jure D. regis, prædictum negotium, ad diem deliberandum plenius prædictis episcopis Bitterensi et Agalbensi, et prædictis communitatibus de castris et villis ipsorum, et eo­rum procuratoribus vel syndicis donec eos vocet iterum prorogavit. In testimonio praedictorum, anno et die de qua supra, etc. et Petri Marsendi publici notarii curiæ Carcassonæ D. regis, qui prædictis interfuit; vice et mandato cujus, ego Raimundus Blasiani publicus notarius Carcas­sonæ, hoc anno scripsi. Ego idem Petrus Marsendi antedictus subscribo et signum meum appono, regnante Philippo rege Francorum.

XIII

Le roi d’Aragon remet enfin au roi le haut paÏs de Foix.

Deux jours après que le comte de Foix se fut soumis au roi, et que ce prince fût emmené prisonnier à Carcassonne ( ou le 7 de Juin) Pierre de Durban gouverneur du château de Foix, qui en avait reçu l’ordre de la part du comte, livra ce château à Gaufride de Roque-Bertin qui en prit possession au nom du roi d’Aragon, en présence du vicomte de Béarn.
Le roi d’Aragon , qui était alors parti pour Montpellier , fit remettre ensuite le château de Foix entre les mains du roi ; mais il garda en son pouvoir la plupart des autres châteaux du haut païs, dont il s’était assuré, et qu’il prétendait être soumis à sa suzeraineté.
Cependant comme ces places devaient être remises aux officiers du roi, Eustache de Beaumarchais sénéchal de Toulouse, Guillaume de Cohardon sénénéchal de Carcassonne, et Pierre de Villars sénéchal royal du païs de Foix, s’étant as­semblés le 7 de Juillet au château de Foix, y firent une enquête pour connaitre les li­mites du haut païs de Foix , afin d’éviter tout sujet de contestation.
Il est marqué à la fin de l’acte, que les châteaux, villages, et lieux dépendants du bas Foix, n’étaient pas compris dans l’enquête, parce qu’ils étaient spécifiés dans l’acte d’hommage que feu Roger comte de Foix avait rendu au roi en 1263.
Le sénéchal de Toulouse reçut en­suite l’hommage d’Arnaud d’Espagne vicomte de Conserans, pour le château de Quier au pais de Foix, qu’il reconnait tenir du roi le 28 du même mois de Juillet, comme lui et ses prédécesseurs l’avoient tenu des comtes de Toulouse, à cause du comté de cette ville.

Comme le roi d’Aragon ne  se pressait pas de remettre entre les mains des officiers du roi les châteaux du haut païs de Foix dont il s’était mis en possession , et dont il avait confié le gouvernement à Raymond de Cardonne, Pierre de Villars sénéchal royal du païs de Foix, envoya le 25 de Juillet à Montpellier Gaufrid de Varagnes chevalier , et Barthelemi du Puy juge de Carcassonne, avec des lettres de créance, pour sommer ce prince de faire incessamment cette remise. Les deux envoyés se présenteront le 2 d’Août suivant devant le roi Jacques, dans le jardin des Frères Mineurs de Montpellier ; et là ils lui signifièrent, devant l’infant Jacques son fils, un acte, qui contenait divers articles, de la part du même Pierre de Villars, et de Guillaume de Cohardon, sénéchal de Car­cassonne. Pierre de Villars y exposait entre autres , que le roi lui ayant ordonné à son départ de se faire remettre les châteaux de Calames, de Lordat et de Montréal de Sos, avec les lieux d’Ax et de Merenx, il avait fait citer devant lui à Tarascon, ceux qui en étaient gouverneurs, en présence des sé­néchaux de Carcassonne et de Toulouse; que l seul châtelain de Lordat avait comparu, et qu’il s’était excusé de remettre ce châ­teau, sur ce que le comte de Foix prison­nier à Carcassonne, avait ordonné à Ray­mond de Cardonne de lui en confier la garde, et d’en faire hommage suivant la Coûtume de Catalogne; que sur .cette réponse il avait déclaré ennemis du roi tous ceux qui retiendraient ces châteaux, et ordonné de leur courir sus; qu’ayant sommé ensuite Ray­mond de Cardonne de lui remettre toutes ces places, et tout le comté de Foix , comme il s’étend dans le diocèse de Toulouse jusqu’à celui d’Urgel; ce seigneur avait répondu qu’il ne pouvait, sans un ordre spécial du roi d’Aragon, remettre ces châteaux, excepté celui de Calames qu’il avait déjà remis.
Le sénéchal de Foix ajoutait, que le roi d’A­ragon était d’autant plus obligé à livrer ces châteaux entre les mains du roi, qu’il avait cédé par un traité au feu roi tous ses droits sur le comté de Foix.
Enfin il se plaignait de quelques actes d’hostilité que les Aragonais avaient commis dans le païs contre les offi­ciers du roi.
Jacques roi d’Aragon demanda du tems pour délibérer, et garda cependant en sa main le haut païs de Foix, sous prétexte qu’il relevait de sa couronne.
Le roi de son côté retint le comte de Foix en prison; et le roi d’Aragon l’ayant sollicité au mois d’Octobre suivant, par l’évêque de Barcelone et le maitre du Temple, ses ambassadeurs, de donner la liberté à ce comte, tandis qu’il avait réitéré ses ordres au vicomte de Cardonne, de veiller exactement à la garde du païs de Foix : loin d’écouter la demande de ces envoyés, il fit resserrer encore plus étroi­tement le comte de Foix.
Enfin le roi d’Ara­gon ordonna le 8 de Février de l’année suivante à ceux qui avaient la garde des châteaux du haut païs de Foix, sous l’auto­rité du vicomte de Cardonne , de les déli­vrer au sénéchal de Carcassonne, qui les remit à Brunissende de Cardonne comtesse douairière de Foix, à qui le roi avait promis de le rendre après la soumission du comte son fils.
Roger Bernard comte de Foix ne sortitau plutôt de sa prison que vers la fin de l’an 1273. Il se rendit alors à la cour, où le roi lui fit un accueil favorable, le logea dans son palais, lui rendit ses bonnes grâces, le créa chevalier, et lui donna des maîtres pour le former  à tous les exercices militaires : il lui fit restituer enfin le bas païs de Foix, et quelque tems après le haut, et le renvoya ainsi comblé d’honneurs dans ses domaines.
Il fit plus, il négocia, de concert avec la reine, le mariage d’Esclarmonde, sœur de ce comte, avec Jacques fils puîné de Jacques roi d’Aragon.


H.G.L., T.6, Livre XXVII, Pg 182, 183, pr n°XXVIII.
XXVIII.
Nouvelles procédures des inquisiteurs.
Guillaume de Cohardon seconda parfaitement, pendant son administration, le zèle et le soin des in­quisiteurs, qui firent de nouvelles recher­ches après la mort d’Alfonse comte de Tou­louse pendant les années 1271,  1272, 1273, 1274. et les suivantes, pour extirper les restes de l’hérésie des Albigeois.
Ils firent entr’autres subir l’interrogatoire touchant la vaudoisie, à un grand nombre de personnes qu’ils citèrent à leur tribunal, et rendirent diverses sentences.
Parmi ceux qui furent interrogez, il y avait plusieurs fugitifs, entre lesquels il y avait des personnes de condition, qui après s’être réfugiées dans la Lombardie, étaient revenues dans le païs. On voit par leurs dépositions que la plupart des hèretiques de la province ayant été obligez de s’enfuir pour se soustraire aux poursuites des inquisiteurs et à la rigueur des lois, s’étaient retirez et établis dans diverses villes de la Lombardie, et en particulier à Plaisance, Pavie, Tortone, Coni, Alexandrie, Veronne, Sermione, etc. où ils pratiquaient les céré­monies de leur secte ; que ceux qui étaient restez dans la province faisaient de tems en tems des voyages au-delà des Alpes pour les aller visiter ; qu’étant de retour dans le païs, ils parcouraient deux à deux les villes et les campagnes pour faire des prosélytes ; que quelques-uns de ceux qui avoient passé en Italie, et en particulier Vivian évêque des hérétiques de Toulouse, s’étaient retirez dans la Pouille, d’où ils furent obligez de sortir pour retourner en Lombardie, par la crainte du prince Mainfroi, qui avait reçu des ordres de l’inquisiteur et du roi d’Aragon, de les emprisonner, etc. L’un d’eux déclara qu’il avait été ordonné hérétique parfait ou revêtu,en 1271 à Sermione dans le comté de Verone, par Bernard Oliba évêque des hérétiques de Toulouse, Guillaume Petit de Verone évêque des hérétiques de France, et Henri évêque des hérétiques de Lombardie.
On voit encore par leur confession, qu’ils admettaient deux principes, et qu’ils étaient par conséquent purs Manichéens.
Ils ne recevaient que l’évan­gile de S. Jean, racontaient plusieurs extra­vagances touchant la création, niaient l’in­carnation de J. C. espéraient le salut des anges rebelles, et rejetaient le culte des images.
Ils font mention parmi leurs cérémonies de la confession, qu’ils appelaient le service; au lieu de « panem nostrum quotidianum », ils disaient : « panera nostrum supersubstantialem », en récitant le « pater » : à la fin de l’évangile de S. Jean« in principio », ils ajoutaient ces mots : « Quoniam tuum est regnum, etc. 
Outre le crime hérésie, les inquisiteurs jugeaient aussi ceux de magie ou de sortilege : on voit cependant que les Juges royaux connaissaient en même tems de ces derniers cri­mes ; car Barthelemi Dupuy clerc du roi et son juge à Carcassonne, fit en 1274 le procès à une femme accusée d’être sorcière. C’est peut-être sur ce fondement qu’un au­teur, qui a écrit au milieu du xv. siècle, a avancé : Que Pierre de Voisins chevalier, accompagné de ses assesseurs, parcourut sa sénéchaussée, condamna en 1275 au dernier supplice plusieurs sorciers, entr’autres une femme dont il assure avoir vu la sentence de condamnation. Pierre de Voisins fut à la vérité sénéchal de Tou­louse, mais il ne l’était plus à la fin de l’an 1254 et il était déjà mort depuis longtemps en 1275.