Patrimoine / lieux remarquables

Les complexes industriels

La manufacture de cuirs

La manufacture de cuirs (tannerie de cuirs)

On ne peut parler de la tannerie sans relater l’importance de la contribution de la famille Bertrou.

Les principaux bâtiments la composant se trouvaient être sur un tènement appelé «Al Pousadou», qui appartenait autrefois aux possessions du fermier du moulin. (entre le moulin à eau et le pont).

Ce ferrajal (pré) situé au bord du canal de fuite du moulin, permettait au troupeaux en transhumance de faire une halte, de se sustenter et de s’abreuver.

Maison village

Les bergers et vachers pouvaient eux aussi certainement s’alimenter car la maison près du pont était tenu par Guilhaume Caucal, maître aubergiste. (Pas de confirmation cependant que sa maison soit toutefois une auberge).

Le fermier du moulin, maître Delsol, fit construire sur ce tènement une maison plus spacieuse avec un grand jardin, des dépendances et qui était bien plus calme que le logement qu’il avait dans le moulin. Nous trouvons aussi les sieurs Jean Coste, Gaille et Albarel propriétaires de maisons sur ce tènement.

Du début du XVIIIe siècle et milieu du XIXe siècle, la manufacture de draps est en plein essor, le traitement des peaux fut complémentaire à cette dernière, monsieur Coste, maître teinturier organisa les premières tanneries.

Les héritiers de la famille Coste(*)-Mullot possesseurs des ateliers de tannage des peaux, vendirent à Antoine-Victor Bertrou(*) la fabrique en 1860 pour 9.500 francs or, mais ils ne signent l’acte de vente que le 14 mai 1872 (du fait des complications de la succession), par devant maîtres Vergne et Mouton notaires à Carcassonne.

Actif et industrieux, Antoine Bertrou fit prospérer son entreprise connue bien au-delà du département, il devint grand pourvoyeur d’emploi des ouvriers de la manufacture de draps enclin à la faillite.

La fabrique devint dès la signature d’achat en 1872 manufacture bien que la prise de possession technique soit postérieure (1860).

En 1880, Antoine Bertrou adepte des relations internationales, commerce et exporte ses productions avec l’Afrique et Madagascar.

On ne compte pas moins de 20 familles travaillants aux ateliers en 1904 et plus d’une cinquantaine aux alentours de 1910.

Entre 1914 et 1918, la tannerie Bertrou de Pennautier travaille pour l’armée française.

Elle confectionne plus particulièrement des chapes(*) en peau de mouton pour les soldats.

(A.D.11, série R, guerre 1914-1918, Mme Anmella documentaliste, Carcassonne 1975-77)

Suite à la première guerre mondiale son activité se poursuit malgré le décès d’Antoine Bertrou en 1916 avec son fils Marius qui avait repris l’exploitation dès 1889 (sa sœur Marie se maria avec le docteur Grousset qui se fixe à Pennautier), puis en 1930 c’est Laurent Bertrou qui repris le flambeau après le décès prématuré de son père.

La crise économique de 1929-1936 passée tant bien que mal, les ateliers devaient se moderniser et sortir des murs du village. Suite à un désaccord entre les membres directeurs la fabrique ferme ses portes dans les années 1950.

(informations provenant des archives privées de M. Roudière Jean)

(*)«les Coste», dirigeant la teinturerie de draps, ils créèrent la tannerie.

(*)«Antoine-Victor Bertrou», il fut maire de la commune de 1881 à 1889.

(*)«chapes», vêtement en peau de mouton retourné, sorte de débardeur chaud à l’intérieur et imperméable à l’extérieur.